d’imagination, ce conte, plus que tout oriental et sublime, laisse loin derrière soi toute imitation européenne, et porte de telles marques d’originalité, que ceux-là qui ont visité l’Orient éprouveront quelque difficulté à croire que c’est plus qu’une simple traduction. Le grand génie partagea alors la commune croyance à quelque imitation anonyme de paraboles arabes, fond neutre et d’erreur sur quoi plus tard se détachera la figure de Beckford ; intéressant à elle dans une apostrophe célèbre son héros même, il le fait s’écrier au premier chant du Childe Harold : C’est là (à Montferrat) que toi aussi, Vathek, fils le plus fortuné d’Albion, naguères tu te fis un paradis, etc, que tu habitas et dressas des plans de bonheur, sous le front toujours beau là-bas de cette montagnem; mais maintenant comme quelque chose de maudit par l’homme, ta féerique demeure est aussi solitaire que toi.. les herbes géantes à peine livrent un passage étroit vers les salles désertes et la porte au large béante : nouvelles leçons au sein qui pense, que vaines sont les jouissances sur terre offertes ; et mêlées au naufrage par l’inclémente marée du Temps [1]. Si fort dure l’étonnement causé par le
- ↑ There thou too, Vathek, England’s wealthiest son, Once form’d thy paradise … … … * Here didst thou dwell, here schemes of pleasure plan, Beneath yon mountain’ ever-beauteous brow : But now, as if a thing unblest by man, Thy fairy dwelling is as lone as thou ! Here giant weeds a passage scarce allow To halls deserted, portals gaping wide : Fresh lessons to the thinking bosom : how Vain are the pleasaunces on earth supplied ; Swept into wrecks anon by time’s ungentle tide ! CANTO I (XXII et XXIII).