Page:Mallarmé - Œuvres complètes, 1951.djvu/984

Cette page n’a pas encore été corrigée

et new, nouveau, où semblerait se révéler l’intention même de la lettre : celle d’un état simple comme pour l, avec proximité dans l’espace ou dans le temps. Name, nasty, need, très divers, ne restent pas moins significatifs. New, neuf, Lat. novus; to nick, frapper juste; nigg (ard), avare; night, nuit, Lat. nox (Gr. vùÇ, vuxvop) ; name, nom, Lat. nomen (Gr. ovo[j.a) ; nine, neuf, Lat. novem (Gr. èvvsa); naked, nu, Lat. nudus; nap, noper, surface duvetée du drap (Gr. xv-zk-tw) ; nasty, sale; nave, moyen; neb, bec d'oiseau; need, besoin; nest, nid, Lat. nidus pour nisdus; to nip, mordiller; nook, coin; now, maintenant, Lat. nunc; nudge, poussée douce; numb, stupide; nut, noix, Lat. nux, etc., etc. Deux remarques s’imposent à l’attention de quiconque a jeté les yeux sur ce résumé du vocabulaire originel : c’est cl’abord que presque tous les vocables apparaissent à l’état de Monosyllabes, résultat principalement obtenu dans le passage de l’Anglo-Saxon à l’Anglais; enfin que beaucoup de ces mots, réduits à leur plus simple expression, sont à la fois Noms et Verbes. A une autre étude philosophique que la présente appartient le soin de considérer cette double particularité d’une façon générale et comparative, dans l’ensemble des langues : ici notez ce fait que, très primitif, dans sa fonction autant que par sa forme extérieure et rapide et sonore, le Mot Anglais demeure une sorte d’interjection à qui des articles ou des prépositions assignent tel ou tel emploi spécial. Grammaire même que ceci : oui; et, pour rester dans les limites de l’investigation actuelle (ayant trait aux Mots en eux) il faut se demander plutôt si tous les vocables cités plus haut existent en tant que racines ou comme radicaux. La question est complexe; et je la divise : Qu’est-ce qu’une racine? Un assemblage de lettres, de consonnes souvent, montrant plusieurs mots d’une langue comme disséqués, réduits à leurs os et à leurs tendons, soustraits à leur vie ordinaire, afin qu’on reconnaisse entre eux une parenté secrète : plus succinct et plus évanoui encore, on a un thème. Le Sanscrit, langue sœur du Latin et du Grec, et peut-être la plus ancienne d’entre les filles de l’Aryaque (à quoi se rattache l’Anglais lui-même, si, dès maintenant, vous en jugez par les analogies latines ou grecques consignées ici) ne compte pas beaucoup plus de cinq cents racines et thèmes, dont voici les quelques principaux : ac ou aç, vif ou aigu (àxp-ç, ducus, edge, etc.); ar, labourer (apw, aro, to ear; ëpyov, ars, work et to earn) ; biia, montrer (<p7)[xl, fari, etc.); bhar, porter (cpspw, fero, to bear) ;