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Monsieur (j’ajoute bas), du fait que c’est, à une date humaine, sur les têtes, cela y sera toujours. Qui a mis rien de pareil ne peut l’ôter. Le monde finirait, pas le chapeau : probablement même il exista de tous temps, à l’état invisible. Aujourd’hui, chacun ne passe-t-il pas à côté sans l’apercevoir ? Néanmoins je dois dire que je le considère, chez autrui, avec qui il me semble faire un — et, me salue-t-on, je ne le sépare, en esprit, de l’individu; je l’y vois, encore, pendant cette politesse. Immuablement. Apparu, l’objet convient à l’homme, évident autant qu’inexpliqué, ni laid ni beau, échappant aux jugements : Signe, qui sait ? solennel d’une supériorité et, pour ce motif, institution stable. [La conclusion de ces consultations si curieuses sur le chapeau haut de forme a été peut-être donnée par M. Mallarmé : « Le monde finira, pas lui. »] E. Sarradin. 5'URLE PRINTEMPS Je crains, Monsieur, que le poëme nécessaire pour aider à votre investigation, touchant les effets produits sur quelques-uns par le printemps, ne la retarde : particularisé à l’influence vernale sur la production littéraire, le cas est curieux — pour vous ou moi. Voici, un travail commencé avec l’arrière-saison et le retour à Paris, garde de l’automne quelquefois un caractère exalté et vain pouvant, des mois, causer son abandon : le renouveau vient qui allaite et vivifie la chimère. Il semble, au moins : et l’hiver resterait la saison intellectuelle créatrice.