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SUR ROBERT-LOUIS STEVENSON Messieurs les Membres du Comité pour le Memorial de R.-L. Stevenson. Paris, 7 décembre tSi>6. Messieurs, 'opte durable et superbe que soit la réimpression de 1 l’œuvre de Robert-Louis Stevenson, où gît son fier esprit, on pourrait dire cette urne cinéraire intellectuelle un don, encore fait par lui, à l’admiration. Edimbourg a jugé que convient, en outre, d’édifier, à notre compte à nous, fidèles ou avec un apport exclusivement le nôtre, hors la collaboration du grand défunt, quelque Monument sans même son corps qui plane, dans un tombeau, parmi les hauteurs de Samoa. Ceux que convoque, extérieurement à l’Angleterre, une telle intention, y acquiescent et y participent. Stevenson ici n’est aucunement étranger : je me souviens, cette année, qu’Alphonse Daudet, recevant Paris, interrompait sa propre divination, concernant ce confrère, d’ardentes interrogations à plusieurs sur le style, les motifs, et le secret du Maître; à quoi il eût fallu pour répondre exquisement et infailliblement que, ce soir-là, un des hôtes fût notre Marcel Schwob, érudit, par excellence, en le cas de Stevenson. Aussi de hauts poètes entre nos jeunes, MM. Henri de Régnier et Francis Viélé Griffin, vouant un culte aux pages de Treasare Island, The Master of Ballantree ou The Wrecker. Le nom de leur auteur sonne certes, solennellement, en France, à la génération présente. Je me permets donc de statuer qu’à travers ce papier-ci, simple lettre attestant ma présence personnelle dans la réunion et les travaux préparatoires du Comité pour un Memorial, extérieur, immédiat ou populaire, attribué au souvenir de Robert-Louis Stevenson, certainement passe et s’exhale un afflux très vaste des sympathies françaises; conscient en beaucoup qui ont lu dans le texte tel passionnant ouvrage et, à l’état infus mais tout aussi fervent, chez d’autres qui, en vue de s’initier, souhaitent une traduction faite en leur langue.