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pour moi, du moins, si je ne me fusse saisi, sur une invitation, de la parole, le premier, je la demanderais, à mon tour, pour un fait personnel — je me réjouis de savoir qu’aux temps d’apprentissage, dans la fuite, les transes, la solitude, je n’achevais une page, nulle part, quelle exception que j’y souhaitai, sans que le doute atteignant l’écrivain dès l’accomplissement signifiât, j’en eus la perception exacte, autre chose sinon Que penserait Mendès ? et la présence contre l’épaule, après le travail, quand se pose la plume, du camarade au regard loyal réfléchi ou du juge n’a pas tout à fait disparu, mon cher ami. Je conviens qu’aucun n’étende cela aux générations : leur force, de briser apparemment et grandir vierges ! mais vous requérez d’elles, au besoin, avec l’autorité de l’exemple, que jamais hésitation ne soit, et, du reste, grâce aux après-midi de l’Odéon, y parez. Oui, à la minute d’un destin que l’habitude naîtrait de songer à soi-même. Les nouveau venus nous allègent de ce soin par une admiration bien en face. Je lève, pour tous ici, mon verre à Catulle Mendès, dans l’infini prolongement, en le souvenir, de cette Soirée, rencontre affectueuse entre des jeunes gens et un aîné par la gloire. TOAST A GUSTAVE KAHN près la toujours éblouissante et certaine parole de A notre aîné en art — Catulle Mendès —, je tends une coupe privée de mousse ou mieux, à vous, Kahn, simplement la main, y enfermant la ferveur qui suscite la salle vers votre vaillance spirituelle; le plaisir m’en revient hors toute usurpation; vous fûtes, rappelez-vous, mon cher Kahn, mon premier visiteur et, de solitaires soirs traversés par la prescience, en l’ami jeune, de ce dont il fait preuve, littérairement depuis, — j’admirais cette ampleur de vision sans, j’avoue, dans ma simplesse, connaître que vous alliez tant inaugurer et construire, par exemple, un vers éloigné autant du moule constant que de la prose, irréductible à l’un des deux, viable, — quel extraordinaire honneur dans l’histoire d’une langue et de la Poésie !