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PRÉFACES AVANT-DIRE AU TRAITÉ DU VERBE de René Ghil, ’OUT, an long de ce cahier écrit par AI. Ghil, s’ordonne 1 en vertu d’une vue, la vraie : du titre Traité du Verbe aux lois par maints avouées à soi seul, qui fixent une spirituelle Instrumentation parlée. Te rêveur de qui je tiens le manuscrit fait pour s’évaporer parmi la désuétude de coussins ployés sous l’habitude du château d’Usher ou vêtir une reliure rare au sceau de notre des Esseintes, permet que d’une page ou quelques d’avant-dire, je marque le point singulier de sa pensée, au moment où il entend la publier. Un désir indéniable à mon temps est de séparer comme en vue d’attributions différentes le double état de la parole, brut ou immédiat ici, là essentiel. Narrer, enseigner, même décrire, cela va et encore qu’à chacun suffirait peut-être, pour échanger la pensée humaine, de prendre ou de mettre dans la main d’autrui en silence une pièce de monnaie, l’emploi élémentaire du discours dessert l’universel reportage dont, la Littérature exceptée, participe tout entre les genres d’écrits contemporains. A quoi bon la merveille de transposer un fait de nature en sa presque disparition vibratoire selon le jeu de la parole, cependant, si ce n’est pour qu’en émane, sans la gêne d’un proche ou concret rappel, la notion pure ? Je dis : une fleur ! et, hors de l’oubli où ma voix relègue aucun contour, en tant que quelque chose d’autre que les calices sus, musicalement se lève, idée même et suave, l’absente de tous bouquets. Au contraire d’une fonction de numéraire facile et