cou par un ruban : voilà ce que toutes les mamans et les grandes sœurs elles-mêmes savent comme moi. Traditionnelle jusqu’à deux ans, la toilette ne varie pas, à l’exception de la ceinture qui y mêlera sa couleur, le bleu, le rose et le rouge. Les petites filles porteront, entre deux et cinq ans, beaucoup les robes princesse, dont la coupe se prête mieux que toute autre à les vêtir avee ampleur : car il faut qu’à cet âge, Jeanne, Marguerite ou Noémi s’ébattent et se roulent sur les tapis sans se relever chiffonnées ou tout en paquet. A leur cachemire bleu clair ou mi-foncé, garni de soie blanche, convient une petite confection en pareil : tout blanc, il reste à jamais le rêve des jeunes mères, mais combien d’entre elles préféreront pour chaque jour du bleu, moins fragile! je cède. Avec la toilette habillée, par exemple, les bottines blanches sont de toute rigueur, car les bleues demeurent presque spéciales au vœu religieux fait afin d’honorer cette couleur : étoffe ou cuir glacé, mais jamais noir, pour ne pas détruire à plaisir une harmonie tendre et naïve. Robes d’usage : je conseille le demi-drap bleu foncé, soit avec tresse en laine blanche que plusieurs années de succès durable semblent consacrer comme quelque chose de classique, d’ordinaire et de toujours là; rien, au fond, de plus gentil surtout avec le col marin (bas bleu foncé du costume et, cette fois, des bottines noires). Le chapeau sera de feutre blanc, avec plumes blanches pour les toilettes; et pour habillement usuel de feutre bleu foncé avec plume bleu pâle ou blanche, voire une aile de fantaisie. Même couleur à cet âge pour petits garçons; mais les jupes entièrement plissées, et leurs plis faits toujours du même côté : petite taille très-longue avec petites basques à pans coupés. Le paletot tombe à peu près aussi bas que la robe, se fend derrière et de côté; et presque ajusté à la taille, il a des poches très-bas plaeées derrière : chapeau tout rond en feutre bleu ou blanc, selon le costume. Pour petites filles de cinq à onze ans, toute la série des tuniques employées pour dames, avec les garnitures à volants plissées, froncées, les paletots cintrés, ies tailles à basques, les jupes tout à plis plats, mais sans bouillons (cela nuirait à l’entier dégagement de la petite personne). Surcharge ou simplification, la chose reste à votre gré, Mesdames; et comme je ne veux point lutter de tact et d’imagination avec vous toutes, je ne ferai, pour illustrer mon Étude, d’autre infraction à son plan primitif que de citer quelques modèles saisis au passage. Toilettes portées par deux petites filles descendant d’un landau aux armoiries célèbres, arrêté devant un hôtel des Ghamps-Élysées (je donne intacte la première, qui était de demi-deuil, parce
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