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après la répétition consacrée, les lendemains de chasse et dans toute la France, à ce genre de divertissements : les Tableaux vivants et peut-être même les Tableaux parlants, empiètement du charme et de l’esprit mondain sur les occupations ordinaires de la scène. Voilà comment les hommes par leurs mètres et par les arpèges cachés aux regards et les femmes par leur front, par des gestes, par un sourire et par les yeux, vont rendre à jamais inutile la présence antique du poète et de l’histrion : mais non sans lutte! car si la rentrée théâtrale a brillé, cette année, par un entrain remarquable et traditionnel, plus même que par l’abondance de concepts sublimes, rien n’est perdu. Au Théâtre-Français, où une indisposition légère de Sarah Bernhardt, délicieuse, interrompt momentanément ce sera le Demi-Monde d’Alexandre Dumas avec peut-être, plus tard, le Fils Naturel du même Alexandre Dumas : résurrections, soit, mais Joseph Balsamo, ce grand drame à peine écrit aujourd’hui, moderne et pas même traduit du Livre des Juges ou du Deutéronome, sait-on si nous ne le verrons point ? Monsieur Nicole, le Roi des faiseurs, Pièges à loups, trois titres, une pièce d’Augicr : événement au foyer des acteurs non moins qu’au foyer du public, attentifs l’un et l’autre à la reprise de Philiberte du même auteur dramatique, qui servira de début à la charmante Mademoiselle Broisat. Est-ce tout ? Non : pas même là, car voici encore la Grand'-Maman de Cadol, mais autre part, qu’y aura-t-il ? la Haine, de Sardou pour la Gaîté, pour La Fontaine, pour Mesdames Marie Laurent et Lia Félix : pour Rubé, Chapron, Cambon, Ghéret, Lavastre et Despléchin, de leurs rêves magnifiques évoquant des sites à cinq actes, tandis que six cents costumes dessinés par M. Thomas évoqueront pour les animer, des personnes singulières et très-belles et aussi des voix émues : car il y a un drame dans tout cela, palpitant. Sans compter que l’ordonnateur des pompes du lieu, ce musicien! oubliant le nombre de jours certain contenu par la moitié de l’almanach qui s’appelle l’Hiver, songe, par une éblouissante ironie, à monter, après ce succès, sur le pied de son Orphée, sa Geneviève de Brabant ! Mais nous ne parlons point Musique, même Patti présente à l’Opéra français ! triste privation d’un jour : oublions tout et l’autre Opéra, l’italien et son escalier traditionnel. La Veuve de Meilhac et d’Halévy, lue par eux au Gymnase, Dcsclée n’étant plus là, mais Blanche Pierson avec une robe par acte, noire et grise et folle, nuances que saura traverser, multiple, le talent de la comédienne : quand est-ce? .Attendez auparavant le retour de la Princesse Georges, Desclée n’étant plus là, également, mais Mademoiselle Tallandièra ; puisqu’on veut à toute force remplacer Desclée, tandis qu’il serait plus simple de pleurer