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quelques traits tout à fait généraux qui doivent achever le dessin fait par nous, il y a quinze jours, des Modes d’Automne. Nous avions signalé le chapeau Berger et le chapeau Valois, trouvant presque le chapeau Lamballe trop connu; mais il n’est d’une nouveauté absolue que pour celles de nos Abonnées qui ne sont pas venues à Paris et n’ont pas été en Normandie, pendant ces vacances. Qu’est-ce donc que le chapeau Lamballe qui continue à attirer à soi la vogue ? Si mille billets sur vélin bleuté nous posent cette question, alors seulement nous répondrons. Parlons Coiffures : l’arrangement des cheveux s’harmonisant parfaitement avec nos chapeaux est, mieux qu’un chignon, le Catogan : vraie surprise, car il nous transporte en plein Directoire! On se rappelle cette natte ou ces deux nattes, se repliant sur elles-mêmes; et que retient maintenant un nœud assorti à la nuance du chapeau. Nos grand’mères et nos grands-pères eux-mêmes, il y a un siècle, ont porté la chose. Sur la tête, il y a toujours un échafaudage de petits rouleaux, de crépés, de torsades ou de nattes; tandis que les bandeaux relevés sont légèrement frisottés : sans montrer d’autre désordre que les cheveux mignonnement ébouriffés. Quelques remarques encore pour que ce Courrier fasse, avec le précédent, une étude en deux feuillets du Goût du Jour. Insistons même sur un point, dussions-nous répéter : à savoir que. dans le Costume, la Mode reprend décidément la tunique pour cet automne; on la fait ronde ou pointue, ou coulissée ou bouillonnée ou plissée, soit même en forme d’écharpe, soit encore carrée derrière, celle-là se relevant en un retroussis et ses deux pans rattachés ensemble par un très-beau nœud de faille. Mais le point capital, c’est que toutes les tuniques, quelle qu’en soit la façon, doivent se tendre excessivement par devant, et jouir de beaucoup d’ampleur par derrière; cela est aussi inévitable, aujourd’hui, que le corsage fermé ou plutôt lacé dans le dos. Les basques, n’est-ce pas ? colleront bien sur les hanches : il devient même avantageux, pour les diminuer, de monter la jupe du costume sur une pièce plate, et devant et de côté. Tout cela a été connu de moi, chez nos grandes couturières et chez les couturiers, avant de l’être aux dernières courses du Bois de Boulogne dont la vue, somme toute, n’a fait que me confirmer dans chacune de mes opinions antérieures. Un seul point nouveau mis en lumière, et par les derniers soleils de la saison et par le gaz des grands magasins visités, est relatif aux étoffes de cet hiver. Nous faisons de notre carnet tomber, comme au hasard, les notes déjà mêlées, relativement à ce point, à des noms célèbres dans