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assument des proportions réduites et n’excitent qu’un intérêt ordinaire. C’est par cette dernière intrusion dans vos droits absolus, mon cher Dierx, que, vis-à-vis de vous, finit mon rôle pris à la critique. Quant au public spécial d’une telle œuvre, ou quiconque a quelque souci du beau langage, du nombre et de la rime : certes, il y a encore à douter qu’il ne fournisse pas le nombre de sympathies sur quoi vous pouvez compter, et qu’entraîne à sa suite le chanteur. Il n’est pas sûr que, captivé par ce qui de votre esprit a pu se montrer dans ces lignes, plus d’un ne reconnaisse dans le domaine que vous exprimez particulièrement, des rêveries contemporaines formant sa propre essence flottante. L’âme, tacite et qui ne suspend pas aux paroles de l’élu familier, le poëte, est, à moins qu’elle ne sacrifie à Dieu l’ensemble impuissant de ses aspirations, vouée irrémédiablement au Néant. LETTRE A LA GAZETTE DE LA FRANCHE-COMTÉ [Septembre iSj2\, Monsieur le Rédacteur en Chef, Votre honorable journal est dans le vrai en annonçant que, depuis longtemps, plusieurs « amis parisiens » de Victor Hugo avaient l’intention de faire orner d’une plaque commémorative la maison où est né notre grand poëte. Pendant un court séjour à Besançon, on m’avait indiqué cette maison qui, dans votre ville, était, je crois, peu connue; et nous avons conçu, M. Catulle Mendès et moi, le projet que votre estimable journal vient de concevoir à son tour. Loin de nous, Monsieur, la pensée de ravir à la ville de Besançon la gloire d’honorer elle-même son illustre enfant; mais nous vous prions de vouloir bien, en considération de notre priorité d’idée, ne pas repousser entièrement notre concours.