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ARTICLES TROIS LETTRES SUR L’EXPOSITION INTERNATIONALE DE LONDRES {Annexe française) PREMIÈRE LETTRE Monsieur le Rédacteur en chef, JE me suis rendu à Londres pour assister à la clôture de l’Exposition, croyant à une cérémonie. Rien. Notre 'annexe française a été fermée le soir d’un jour ordinaire, c’est-à-dire au milieu de son succès perpétué. Cela vaut une fête. Mes premiers remerciements présentés à l’homme dont ce résultat merveilleux raconte la volonté opiniâtre et sympathique (vous avez prononcé, avant que je n’eusse la satisfaction de l’écrire, le nom de M. du Sommerard), je tiens à exprimer une autre gratitude. Oui, je suis redevable, particulièrement à Monsieur le Commissaire du Gouvernement français, près de l’Exposition de Londres, de m’avoir impartialement ouvert tous les chemins qui mènent aux belles choses rassemblées, pour quelques jours encore, par l’Angleterre et l’Europe. Mais je ne vous sais pas un moindre gré à vous, Monsieur le rédacteur en chef, qui, lorsque des préoccupations politiques et judiciaires accaparent l’attention donnée par le journal aux correspondances étrangères, savez trouver un instant et de la place, et me recommander de m’occuper spécialement avant qu’elle ne disparaisse, de notre exposition admirée par l’Europe entière. Nos exposants ne s’étonneront pas de notre sollicitude pour leur tentative — vraiment celle de l’âge moderne tout entier — d’une fusion de l’art et de l’industrie. N’est-ce pas un réciproque devoir, que l’art décore les