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à croire que c’est plus qu’une simple traduction. Le grand génie partagea alors la commune croyance à quelque imitation anonyme de paraboles arabes, fond neutre et d’erreur sur quoi plus tard se détachera la figure de Beckford; intéressant à elle dans une apostrophe célèbre son héros même, il le fait s’écrier au premier chant du Childe Harold : C’est là (à Montferrat) que toi aussi, Vathek, fils le plus fortuné d’Albion, naguère s tu te fis un paradis, etc... que tu habitas et dressas des plans de bonheur, sous le front toujours beau là-bas de cette montagne ; mais maintenant comme quelque chose de maudit par l’homme, ta féerique demeure est aussi solitaire que toi... les herbes géantes à peine livrent un passage étroit vers les salles désertes et la porte au large béante : nouvelles leçons au sein qui pense, que vaines sont les jouissances sur terre offertes ; et mêlées au naufrage par l’inclémente marée du Temps*. Si fort dure l’étonnement causé par le prosateur au poète, que voyageur l’un revoit l’ombre de l’autre; dans des lieux mêmes où rien comme un palais légendaire bâti au cours d’une promenade de quelques mois en Portugal n’a pu s’élever. Cela suffit : je ne sais maintenant bibliothèque qui, dans un appareil de luxe et familier aussi n’offre une des nombreuses éditions de Vathek, ou liseur considérant ce récit autrement que comme un des jeux les plus fiers de la naissante imagination moderne. Cas spécial, unique entre mainte réminiscence, d’un ouvrage par l’Angleterre cru le sien et que la France ignore : ici original, là traduction; tandis que (pour y

  • ’l'here thon too, I ’athek, England’s wealtbiest son, Once form’d thy paradise...............................

Here didst thon dwell, here schemes of pleasure plan, Beneath yon mountain' ever-beauteous brou’ But now, as if a tbing unblest by mon, Thy fairy dwelling is as lone as thon ! Here giant weeds a passage scarce alloir To halls deserted, portais gaping wide : Fresb tessons to the tbinkàng bosom : bon’ I 'ain are tbe pleasaunces on earth supplied ; Swept into wrecks anon by time's ungentle tide ! Canto I (XXII et XXIII).