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toit premier fait un refuge à mille visions arabes ; chaque hôte, pris au monde réel se parant aussi de la séduction ou de l’horreur exigées par le conte. Vous trouveriez difficilement quelque chose de la sorte dans aucune description orientale (va la citation) ; ce fut F œuvre de ma propre fantaisie. Va vieille maison de Fonthill avait P une des plus vastes salles du royaume, haute et d'écho sonore ; et des portes nombreuses y donnaient accès de différentes parties du bâtiment, par d'obscurs, de longs et sinueux corridors. C'est de là que j’ai tiré ma salle imaginaire, ou d'Eblis, engendrée par celle de ma propre résidence. L’imagination la colora, la grandit et la revêtit d'un caractère oriental. Toutes les femmes dont il est fait mention dans Vathek furent le portrait de celles qui habitaient l'établissement familial du vieux Fonthill, leurs qualités, bonnes ou mauvaises, exagérées pour remplir mon dessein. Suite de confidences d’un âge mûr, quand se replonge la vue au cours des premiers ans transparents; mais trop brève et que closent des paroles significatives. C'est de ma propre idée que je fis le tout. J’avais à élever, à magnifier, à orient ali ser chaque chose. Je planai dans ma jeune fantaisie sur l'aile de l'ancien oiseau arabe Rock, parmi les génies et leur charme, ne me mouvant plus chez les hommes. Selon quelle très mystérieuse influence, celle sue qui du tout au tout transmuait un séjour, le livre fut-il écrit en français : parenthèse que ne comble aucun vestige dans les notes laissées ou les propos retenus. Autant que la nécessité de puiser aux quelques ouvrages à.’Herbelot, de Chardin ou de Salé reconnue dans l’annotation finale (à cet autre aussi point cité, Abdallah ou les Aventures du fils d'Hanif envoyé par le sultan des Indes à la découverte de l’île de Borico, etc., 1723), sources à peu près de tout l’appareil ancien oriental, un usage sûr de notre langue, apprise tôt à Londres et pratiquée dans la société parisienne et trois ans à Genève, explique les motifs ou le don qu’eut l’écrivain de la choisir. Le fait général du recours à un autre parler que le natal, pour se délivrer, par un écrit, de l’obsession régnant sur toute une jeunesse : renoncez à y voir mieux que l’espèce de solennité avec quoi il fallut s’asseoir à une tâche de caractère unique, elle, différente de tout ce qui allait être la vie*. Illustre, un précédent, s’cst tout de suite imposé, moins à la