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indique les quatre divisions de son sujet. Mais sur le texte tel qu'il est publié ici, et suivant Perdre du manuscrit retrouvé, nous admettons cinq divisions, plaçant en troisième lieu ce qu'il a appelé la I 77 d'Igjtur, retour et explication de l'état d'esprit d'où part le premier morceau et justification de l'acte indiqué par le quatrième. Ce troisième morceau est donc une synthèse du I léros tel qu'il l'a conçu, sorte d’1 ïamlet plus impersonnel, dénué de toute anecdote, placé en face de soi-même et se choyant dans le mystère. — Rien de plus significatif en ce sens que la concentration initiale du deuxième chapitre. Ce double battement du pendule de l'horloge devenu d'abord le signe de la Nuit pure se transforme insensiblement en la chute des portes du tombeau, puis en la sensation confuse de soi qui tourmente le héros avec, cependant, quelque chose s'en séparant comme le frôlement d'ailes de quelque oiseau nocturne ; — puis se dépouille et s'éclaircit jusqu'à apparaître le battement de son propre catir. lui notion de Drame se présente tout naturellement à l'esprit de l'auteur, De 1 léros dégage l'I Iymne qui est en lui et le confronte à l'idée qui est le théâtre, objet d'extériorisation. L,e Héros est maître de soi, de ses actes, de son Idée. Il se sépare d'el/e en une scission cartésienne, la prend, la fait évoluer, puis à la fin, quand il l'a amenée à son état de perfection, d'un coup la supprime. Alors le Drame, dans le même éclair surgit et s'efface. — Cette spéculation lui était chère. Je retrouve, étant allé jeune homme, comme « amateur » à ses mémorables mardis, dans des notes cursives prises au retour de chaque enchantement hebdomadaire, celle-ci dont je prie qu'on excuse le laisser-aller scriptural, conservé toutefois afin de ne point atténuer la fleur d'authenticité ; « // janvier iSç)3... Auparavant il nous avait donné l'avant-goût d'un livre projeté, dans lequel partant de ce principe que nous ne recevons pas l'idée fatalement et qu'elle ne s'impose pas à nous, mais que nous la créons et sommes le maître de sa destinée, il campe son Idée en face de lui, lui fait subir tous les détours qu'il lui plaît, s'institue tour à tour son coiffeur, son architecte, etc... puis à la fin devient chirurgien et lui supprime tout à coup l'existence par ce qu'il appelle « l’opération » — livre plein de régals probables et qu'il voudrait non dénué absolument de signification pour tout le monde ; de façon que, comme la bonne entrant pendant l'audition d'une cettvre de piano de Schumann trouve cela beau parce qu'elle n'est pas rebelle à l'harmonie des accords,