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IGITUR ou LA FOLIE D’ELBEHNON Préface du Dr Edmond Bonniot d’après des documents inédits C’est, je crois, en !Ç)()O. Admis, n'étant encore que fiancé, par ma regrettée disparue à l'honneur empreint de confiance de dépouiller avec elle un monceau de notes, périmées après avoir servi à des œuvres antérieures {Mallarmé, on le sait, avait coutume de jeter les premières idées, les premiers linéaments de son travail sur des huitièmes de demi-feuille de papier écolier') — notes resserrées dans de grandes boîtes à thé de Chine, en bois, j'eus la satisfaction de découvrir parmi elles un cahier plus grand, d'aspect plus important : il était formé d'un certain nombre de demi-feuilles pliées en deux, renfermées dans l'une d'elles comme couverture, sur laquelle je lus : Igitur. Déchet La Folie d’Elbehnon Je connaissais par Mallarmé lui-même qui en avait parlé un Mardi, l'existence — était-elle passée ? — de ce poème à quoi il avait travaillé dans sa jeunesse. J'obtins de sa fille, sans peine, que l'on mît de côté le précieux cahier. Déchet est un mot qu'emploie volontiers Mallarmé comme indice d'inhumation de papiers délaissés son œuvre faite ; embaumement aussi, avec ou sans intention de les utiliser pour l'œuvre reprise un jour. Un exemple : cette mention sur un ensemble de notes, de projets de l'ancienne Hérodiade : « Déchet