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OFFICES PLAISIR SACRÉ La note maintenant d’une rentrée de capitale est donnée par l’ouverture des concerts. Même spectacle chaque saison : une assistance — et le dos d’un homme qui tire, je crois, il parait le faire, les prestiges de leur invisibilité. Un vent ou peur de manquer à quelque chose exigeant le retour, chasse, de l’horizon à la ville, les gens, quand le rideau va se lever sur la magnificence déserte de l’automne. Le proche éparpillement du doigté lumineux, que suspend le feuillage, se mire, alors, au bassin de l’orchestre prêt. Le bâton directeur attend pour un signal. Jamais ne tomberait l’archet souverain battant la première mesure, s’il fallait qu’à cet instant spécial de l’année, le lustre, dans la salle, représentât, par ses multiples facettes, une lucidité chez le public, relativement à ce qu’on vient faire. Élite — artistes habitués, intellectuels mondains et tant de sincères petites places. Le mélomane quoique chez lui, s’efface, il ne s’agit d’esthétique, mais de religiosité. Ma tentation sera de comprendre pourquoi ce qui préluda comme l’effusion d’un art, acquiert, depuis, par quelle sourde puissance, un motif autre. Attendu, effectivement, que les célébrations officielles à part, la Musique s’annonce le dernier et plénier culte humain. J’y suis allé, par badauderie, aimant à flairer l’occasion d’avance. Soit que je reconnusse ce chant, qui aujourd’hui influence tout travail, même peint, de l’impressionnisme à la fresque, et le soulèvement de vie dans le