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tainement idéals, cela pour diviniser son approche de personnage appelé à ne déjà que transparaître à travers le recul fait par l’amplitude ou la majesté du lieu ! j’affirme que, sujet le plus fier et comme un aboutissement à l’ère moderne, esthétique et industrielle, de tout le jet forcément par la Renaissance limité à la trouvaille technique ; et clair développement grandiose et persuasif ! cette récitation, car il faut bien en revenir au terme quand il s’agit de vers, charmera, instruira, malgré l’origine classique mais envolée en leur type des dieux (en sommes-nous plus loin, maintenant, en fait d’invention mythique?) et par-dessus tout émerveillera le Peuple; en tout cas rien de ce que l’on sait ne présente autant le caractère de texte pour des réjouissances ou fastes officiels dans le vieux goût et contemporain : comme l’Ouverture d’un Jubilé, notamment de celui au sens figuratif qui, pour conclure un cycle de l’Histoire, me semble exiger le ministère du Poète. NOTES SUR LE THÉÂTRE I Figurativement, ainsi tout se passe, même en la comédie, depuis les temps du Tréteau sommaire, quand la rampe se prêta à l’éclair métaphorique de vérités. A une distance d’un mois et plus, pour parler de ce succès continu du Théâtre Français, la Vieillesse de Scapin, un effet par exemple, prodigieux, simple me hante, c’est la fuite, nulle part mais accomplie en dernière ressource, avec férocité, de celle qui échappe à tout, à ses dupes, à leurs cris, au châtiment, du fait de son commerce surnaturel et d’une mauvaise innocence seulement en se dérobant, la Courtisane*. Ambiguïté et charme : à peine se demande-t-on si c’est la brute représentation d’un fait, qu’on voit là, ou la mise au point du sens de ce fait. La pièce du vivace poète abonde, du fait de l’archaïsme, en des visions qui, moins que celle-là peut-être

  • Au troisième acte, rôle de En Raffa.