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Au bain terrible des étoffes se pâme, radieuse, froide la figurante qui illustre maint thème giratoire où tend une trame loin épanouie, pétale et papillon géants, déferlement, tout d’ordre net et élémentaire. Sa fusion aux nuances véloces muant leur fantasmagorie oxyhydrique de crépuscule et de grotte, telles rapidités de passions, délice, deuil, colère : il faut pour les mouvoir, prismatiques, avec violence ou diluées, le vertige d’une âme comme mise à l’air par un artifice. Qu’une femme associe l’envolée de vêtements à la danse puissante ou vaste au point de les soutenir, à l’infini, comme son expansion — La leçon tient en cet effet spirituel — Don avec ingénuité et certitude fait par l’étranger, fantôme au Ballet ou la forme théâtrale de poésie par excellence : le reconnaître, entier, dans ses conséquences, tard, à la faveur du recul. Toujours une banalité flotte entre le spectacle dansé et vous. La défense que cet éblouissement satisfasse une pensive délicatesse comme y atteint par exemple le plaisir trouvé dans la lecture des vers, accuse la négligence de moyens subtils inclus en l’arcane de la Danse. Quelque esthétique restaurée outrepassera des notes à côté, où, du moins, je dénonce, à un point de vue proche, une erreur ordinaire à la mise en scène : aidé comme je suis, inespérément, soudain par la solution que déploie avec l’émoi seul de sa robe ma très peu consciente ou volontairement ici en cause inspiratrice. Quand, au lever du rideau dans une salle de gala et tout local, apparait ainsi qu’un flocon d’où soufflé ? furieux, la danseuse : le plancher évité par bonds ou dur aux pointes, acquiert une virginité de site pas songé, qu’isole, bâtira, fleurira la figure. Le décor gît, latent dans l’orchestre, trésor des imaginations ; pour en sortir, par éclat, selon la vue que dispense la représentante çà et là de l’idée à la rampe. Or cette transition de sonorités