ANNABEL LEE (Page 201.) «te dernier poëme de Poe (m’a écrit mon guide, JL Mrs Whitman), est un poëme qui ne fut publié que deux mois après sa mort. » Par une coïncidence, ce sont les vers récités à haute voix, à la cérémonie de l’inauguration du tombeau : tout purs, brillants, aériens qu’ils soient. Voyez dans cet état délicieux d’enfance, qui pare l’héroïne au nom chantant, le caractère distinctif de la femme de Poe, épousée à ses quinze ans, une jeune cousine, Virginie. Tout le monde s’accorde sur ce point : mais diffère dans l’explication des mots hcr highborn kins-men, ses parents d’un haut rang. Est-il question des anges qui envièrent à l’amant sa fiancée, hypothèse plausible; ou bien des membres d’une vieille et hautaine famille imaginaire, comme celle dont l’auteuf se plaît, en plusieurs de ses contes et dans le poëme de la Dormeuse notamment, à évoquer la poésie pompeuse nobiliaire ?
LA DORMEUSE (Page 202.) Ces vers mystérieux font partie de l’œuvre de jeunesse. La mortelle splendeur de la figure évoquée, avec le développement du crescendo final (si on veut en prolonger à haute voix la lecture), tout concourt à faire de la Dormeuse un des morceaux les plus extraordinaires, au charme le plus sûr qui soient dans tout le livre.