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voici « Hélas ! en ce temps maudit, ils Remportèrent sur la vague, loin de Pamour, vers la vieillesse titrée et le crime, et un oreiller sacrilège — loin de moi et de notre climat brumeux, où pleure le saule d"argent. » Tout indique et l’à-propos même de cet appendice fait pour détonner, que la poésie préexiste au récit; et, réintégrée parmi les Vers, l’auteur la débarrassa de la romanesque toilette d’emprunt. EAEEADE DE NOCES (Page 200.) ues par Poe ces strophes laissaient dans l’esprit une empreinte ineffaçable, se souvient Mrs Whitman. J’ajoute qu’elles ont été très fréquemment mises en musique, et qu’on les chanta dans des concerts, en Angleterre. LA morte des jeunes années dont le départ consterna JA pour la première fois l’imagination de l’enfant et lui communiqua peut-être la prescience de teintes funèbres irrémédiables, on doit l’inspiration aussi de ce morceau tout d’égarement et de pleurs. Les anciennes versions présentent, en effet, le' nom d’Helen, au lieu de Lénore. « Le poème subit ensuite de grands changements et des améliorations dans sa structure et l’expression, et le nom de Lénore y fut introduit, selon toute apparence, pour lui prêter » — comme au Corbeau plus tard — « son effet de sonorité. Quel que puisse être le sens caché dans cette étrange et funèbre antienne, on admirera toujours le chant triomphai de sa douleur et la sombre pompe des paroles*. »

  • H. Poe et ses critiques, page 52.