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auparavant, Pierre Louÿs avait adressé à Mallarmé pour ses cinquante ans. Celui-là seul saura sourire, s'il a plu A la Muse elle-même, institutrice et Mère, De former, lui ouvrant la Lettre et la Grammaire, Sa lèvre au vers exact et au mot absolu. La sécurité de P office qui l'élut Rit que rien d'éternel comme rien d’éphémère N’écbappe à la mesure adéquate et sommaire De la voix qui finit où le verbe conclut. Gardien pur d'un or fixe où l’aboi vague insulte ! Si, hommage rustique et témoignage occulte, Ma main cherche quoi prendre au sol pour s’en armer, Je choisis de casser la branche militaire Dont la feuille à ta tempe honore, Mallarmé, Amère, le triomphe, et verte, le mystère. P. CLAUDEL A STÉPHANE MALLARMÉ Ceux-ci, las dès l’aurore et que tente la vie, S’arrêtent pour jamais sous l’arbre qui leur tend Sa fleur délicieuse et son fruit éclatant Et cueillent leur destin à la branche mûrie. Ceux-là, dans l’onyx dur et que la veine strie, Après s'être penchés sur l’eau les reflétant Dans la pierre à son tour et qui déjà l’attend Figurent le profil de leur propre effigie. D’autres n'ont rien cueilli et ricanent dans l’ombre En arrachant l’ortie aux fentes du décombre, Ee triste hibou borgne ulule à leur côté. Et vous seul ébloui d’une gloire inconnue, Vous marche^ dans la vie et dans la vérité Vers l’invisible étoile en vous-même apparue. Henri de RÉGNIER. VALVINS A S. M. Si tu veux dénouer la forêt qui t’aère Heureuse tu te fonds aux feuilles si tu es Dans la fluide yole à jamais littéraire Traînant plusieurs soleils ardemment situés