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APRÈS-MIDI LITTÉRAIRES (1872-1874 ?)


D’Avignon, qu’il était sur le point de quitter, Mallarmé, le 3 mars 1871, faisait part à son ami Henri Cazalis des projets qu’il earessait, une fois installé à Paris, entre autres celui d’adjoindre à son traitement « dix jeunes personnes anglaises, qui se rendant chez moi deux fois la semaine pendant deux mois au prix de vingt franes (afin de recevoir des leçons de littérature française) y laisseraient deux mille franes ». Une fois à Paris, il n’abandonna pas ee projet; le tenta, à l’usage eette fois de jeunes personnes françaises. Cette tentative ne semble pas avoir été eouronnée de succès et serait probablement demeurée ineonnue si nous n’avions retrouvé un prospectus de quatre petites pages, très soigneusement imprimé par J. Claye, alors imprimeur de l’éditeur Alphonse Lemerre : ce qui, autant que l’adresse du professeur, date le prospectus d’une époque comprise entre 1872 et 1874. Ce prospectus est ainsi rédige : AUX FAMILLES y 1pii s-midi littéraires. « M. Mallarmé, professeur de l’Université (Lycée Condorcet et Saint-Louis), reçoit, rue de Moseou, 29, à deux heures et demie, le Mardi et le Samedi, les jeunes personnes que leurs parents désirent conduire à un entretien familier sur la Littérature ancienne et moderne. Conditions : « L’auditoire du Cours se eompose de quinze jeunes personnes. Une inscription, demandée une fois le cadre du Cours rempli, autorise à profiter de la première vacance, prolongée sans réserves expresses, par une assistante, au delà de quelques semaines. « Le prix du Cours est de vingt francs payables au commencement de chaque mois. « (Les répétitions particulières destinées, soit à mettre au courant de la leçon générale les élèves que leur admission tardive n’autorise pas à suivre immédiatement le Cours, soit à réparer une absence, se traitent de gré à gré entre les parents et le professeur.) « Les visites au professeur se font le jeudi dans l’après-midi.

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« M. le Professeur soumet aux familles françaises ou étrangères, l’intention qui préside à ee Cours. « Le goût littéraire, autrefois si élevé ehez les femmes, a eausé le eharme grave de nos anciens salons et leur renommée. « On ne saurait se dissimuler que ee goût tend à se perdre par le manque d’une culture nécessaire. Par exemple, de l’art et de