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ou, plus probablement encore, que cette Exposition lui fut l’occasion d’obtenir de l’illustration des facilités de voyage pour se rendre à Londres. Cet article a tout l’air d’un travail de commande et il faut avouer que l’on n’y reconnaît guère le Mallarmé des poëmes en vers ou en prose qu’il était déjà depuis plusieurs années, mais non plus le Mallarmé de la Dernière Mode qu’il allait être deux ans après. Quelques années plus tard, de Paris, le 22 décembre 1877, Mallarmé écrivait à son ami Arthur O’Shaughnessy, à Londres : « Je vais à la campagne après-demain, dîner avec Cladel... et compte m’entendre avec lui pour faire, dans un journal où il règne, des études sur l’Exposition de 1878 : c’est une de ces besognes où je suis un peu spécialiste. » Ce devait être à cette ancienne collaboration et à celle du National qu’il faisait alors allusion. P. 687. L’ANNIVERSAIRE DE LA MORT D’HENRI REGNAULT (Paris, janvier 1872.) Ce bref article fut publié dans le National du mardi 25 janvier 1872. Il avait été signalé dans la bibliographie de MM. Montel et Monda, parmi les Reliquia que le Dr Bonniot se proposait de rééditer. C’est en mai 1862, à Fontainebleau, que Mallarmé avait fait la connaissance d’Henri Régnault, lorsqu’Emmanuel des Essarts l’avait amené de Sens pour le présenter au petit groupe que formaient Henri Cazalis, Henri Régnault, trois jeunes filles anglaises Mlles Yapp et leur mère, et Mme Gaillard avec sa fille Nina, future Nina de Villard. Dès le 18 mai, des Essarts et Mallarmé improvisaient une « scie » rimée sous le titre le Carrefour des Demoiselles et Henri Régnault y paraissait : Piccolino le coloriste Qui pour parfumer nos vingt ans Pille comme un vieil herboriste L.’opulent écrin du printemps. Entre le jeune peintre et le jeune pocte la sympathie fut immédiatement vive et réciproque et elle se marquait déjà dans une lettre de Mallarmé à Henri Cazalis, de Sens, le 24 mai 1862. Henri Régnault était de dix-huit mois plus jeune que Mallarmé, étant né à Paris le 50 octobre 1843. A ce moment, il tâtonnait encore. Ce n’est que trois ans plus tard qu’il entra dans l’atelier de Cabanel et en 1866 obtint le grand prix de Rome. Une lettre inédite d’Henri Cazalis à Mallarmé datée du lundi 2 janvier 1865, montre que les deux jeunes gens se tutoyaient et qu’en dépit des peu nombreuses occasions qu’ils avaient eues