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aïeule qui soit au monde, pleine d’esprit et de souvenirs qui datent des premières années (ou peu s’en faut) de ce siècle. » Au meme moment, Mallarmé écrivait à Arthur O’Shaughnessy : « Je vous serre bien cordialement la main, ayant lu votre article de P Atheneum. Si je ne voyais, entre chaque ligne, clairement votre amitié pour moi, je vous reprocherais d’avoir fait au simple commentateur (car tel est mon rôle) la part si belle dans vos éloges. Toutefois je suis heureux et presque fier que ma préface ait pu fournir à l’un des principaux journaux anglais un historique net et aussi intéressant que le vôtre, du noble bouquin en question. Comme je garde précieusement ce numéro de l’Atheneum qui porte votre signature manuscrite au bas de l’article, je ne l’envoie pas à Leconte de Lisle que ravira votre excellente page sympathique sur les Erynnies. « ... J’ai l’air d’un marchand, donnant pour recevoir, avec ce Vatbek ; mais vous pensez bien que je dépends absolument de mon terrible publisher, ainsi que cela arrive toujours avec les éditions de luxe aux exemplaires rares et numérotés... j’en suis las. » Le 12 juin, il remerciait le même ami d’un autre article sur le même sujet, paru cette fois dans le Morning Post et de l’intention qu’il a d’en donner un troisième dans la Saturday Revieiv. C’est de l’article paru dans le Morning Post du 6 juin 1876 que Mallarmé, l’année suivante, reproduisait un extrait, à titre de référence pour son Vatbek à la fin de son ouvrage : les Mots anglais (chez Truchy, Leroy frères successeurs, Paris), ainsi qu’un extrait de l’article de Tbe Atheneum (3 juin 1876). Y figurait également un passage d’un compte rendu paru dans le Snnday limes du 25 juin 1876. De Mrs. Sarah Helen Whitman, la poétesse américaine qu’Edgar Poe avait été, en 1848, sur le point d’épouser, Mallarmé reçut, en réponse à son envoi du Vatbek une lettre inédite dont nous traduisons ce passage : « Votre Vatbek nt’est parvenu et a été pour moi une charmante surprise. J’ai lu votre préface avec un rare intérêt. Elle répond à bien des questions longtemps restées en suspens. J’ai souvent lu la traduction anglaise et réclamé en vain l’original. « Dans le Domaine d’Amheim, Poe parle de Fonthill et je suis très certaine que son esquisse lui fut suggérée par cette habitation fameuse... » Après avoir publié sa Préface, en tête de sa réédition du l athek de Beckford (Adolphe Labittc, éd., 1876) et isolément en une plaquette tirée à petit nombre (voir Bibliographie), Mallarmé en reproduisit un fragment en 1891, dans Pages, sous le titre Morceau pour résumer I ’athek ; puis dans Vers et Prose (Perrin, éd., Paris, 1893) et dans Divagations, en 1897. La Préface, à quelques coupures près (voir Bibliographie) reparut en 1893 dans l’édition courante de Vatbek (Paris, Perrin, éd.).