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quelques semaines, Cazalis se montrant quelquefois un peu négligent à répondre aux lettres, mais Mallarmé ne tardant guère alors à demander à ses amis leur sentiment sur ses poëmes presque aussitôt qu’écrits. Ce poëme ne parut que bien longtemps après, dans la République des Lettres du 20 décembre 1875, qui venait de se fonder et que dirigeait Catulle Mcndès, et autant d’années plus tard, en 1886, dans la Vogue (11 avril) et dans le Chat Noir (26 juin) avant d'étre recueilli dans Pages (1891). L’éminent baudelairien, M. Jacques Crépet, suggère que l’idée du Phénomène futur pourrait procéder des derniers vers du Sonnet LXVIII de Shakespeare : And him as for a wap doth Nature store To show Jalse Art what Beanty was a yore. celui qui porte le numéro LXXXVIII dans la traduction François-Victor Hugo qui donne ce texte : « Lui, la nature le garde comme la carte qui montre à l’art menteur ce qu’était la beauté autrefois. » M. Jacques Crépet a fait, d’autre part, une notable découverte en ce qui touche le Phénomène futur. Dans ce dossier de fragments divers qui composent le manuscrit du volume, demeuré inachevé, de Baudelaire : Pauvre Belgique, sc trouve une note où l’auteur des Fleurs du Mal relève et contredit « la conception ingénieuse d’un jeune écrivain » qui n'est autre que celle du Phénomène futur, pourtant encore inédit. Baudelaire, alors à Bruxelles, avait dû en être instruit par Glatigny, ou, pendant un court séjour à Paris, par Théodore de Banville. P. 270. PLAINTE D’AUTOMNE (Tournon, 1864.) On l’a vu : dès le 1 ? mai 1864, son ami Eugène Lefébure complimentait Mallarmé de ce poëme. Il parut peu après, pour la première fois dans le numéro du 2 juillet 1864 de la Semaine de Cusset et de Vichy sous le titre l’Orgue de Barbarie ; il fut reproduit, sous le même titre, et avec quelques variantes, dans la Revue des Lettres et des Arts du 27 octobre 1867 et dans l'Art Libre de Bruxelles du Ier février 1872, puis sous le titre : Plainte d'Automne dans la République des Lettres du 20 décembre 1875; dans la Vogue, le 11 avril 1886 et le Chat Noir du 26 juin de la même année. Il parut pour la première fois en recueil dans P Album de Vers et Prose (Librairie Universelle, Bruxelles, 1887), puis figura dans Pages (1891), Vers et Prose (1893) et Divagations (1896). Dans la Semaine de l richy le texte se présentait un peu différemment; ainsi : Par. 1 : Oh 1 laquelle, Orion, Sirius et la Grande Ourse ? de longues journées, seul avec mon chat...