Léon Marc ne devait pourtant pas ctre en defaut, puisque, dans sa lettre du 12 avril 1865, à Stéphane Mallarmé, il disait déjà : « Je me répète les paroles que vous avez dites dans le temps au sujet d'une de mes productions dans un bienveillant article de journal : « C’est une victoire remportée sur le temps et toutes » fatalités. » Il faut donc qu’il ait paru, vers la même époque (1862), un autre article de Mallarmé dont nous n’avons pu trouver trace, en tout cas, dans le Sénonais, sur un autre ouvrage ou sur le même, de Léon Marc. A cette époque, ou peu apres, Léon Marc rentra à Cambrai, sa ville natale, et y fit du journalisme. En 1876, il y était rédacteur au journal le IJbéral, et nous avons, du 28 juin de cette année-là, une lettre où il remercie Mallarmé de l’envoi de la Préface à Vatbek et déplore, au sujet du Patine, le parti pris par Mallarmé des éditions limitées et coûteuses : « Pardonnez-moi, mon cher Stéphane, si j’ai le défaut d’être resté jeune et de conserver quelques-unes des illusions de la jeunesse; je crois que vous entrez, vous, trop jeune, dans les illusions des vieux. Pourquoi n’écrivez-vous que pour les bibliomanes ? » Dans cette même lettre, il dit être allé à Paris en avril 1875, pour trois jours, et avoir eu le grand désir de le voir, mais il avait totalement oublié à quelle institution Mallarmé appartenait comme professeur. Nous n’avons pas d’autre document sur les relations de Mallarmé et de Léon Marc après cette date. Dans l’article de Mallarmé, les allusions à Glatigny (qui durant l’hiver 1861-62 joua, en effet, la comédie à Rennes) et à Auguste Vacquerie, étaient inspirées, selon toute vraisemblance, par les relations d’Emmanuel des Essarts avec ces deux poètes. Quelques mois plus tard, alors que Mallarmé était encore à Sens, commença entre lui et Albert Glatigny une correspondance qui devait se poursuivre jusqu’à la mort de l’auteur des folles. Les lettres seules de Glatigny nous sont parvenues : elles attestent la vive amitié réciproque des deux poètes, amitié entretenue non seulement par cette correspondance, mais encore par les séjours que fit Glatigny chez les Mallarmé, à Tournon, puis à Avignon, au cours de sa carrière agitée et famélique de comédien ambulant. Pour ce qui est de Vacquerie, on sait qu’il existe (coll. H. Mon-dor) un manuscrit du poëme de Mallarmé, les Fenêtres, datant de l’année suivante, qui porte une dédicace : «AM. Auguste Vacquerie », dédicace qui ne fut pas maintenue lors de la publication de ce poëme dans le Parnasse contemporain.
P. 254. LES POÉSIES PARISIENNES (Sens, 1862.) Ce second article parut dans le numéro du samedi 22 mars 1862 du Sénonais.