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d’Édouard Manet à Stéphane Mallarmé porte : « Mon cher ami, venez donc ce soir à 5 heures à l’atelier pour signer vos exemplaires », ce qui indique une date plus précise de la publication de cet ouvrage. Le vendredi 2 juin, Mallarmé demandait à Léon Cladel de s’entremettre auprès du Figaro pour obtenir du Masque de fer une réclame pour le Corbeau « présentant cette publication comme la chose à la mode, parisienne, etc... » Une autre lettre également inédite de Manet au poëte se rapporte également au Corbeau : « Paris, 9 septembre [1875]. « Mon cher Mallarmé, « Je suis fâché que vous ne soyez pas à Paris en ce moment Nous venons de recevoir de Mr. Middleton de New-York, éditeur et propriétaire des Œuvres de Poe, une lettre nous demandant combien nous lui ferions payer une édition de 500 à 1.000 exemplaires du Corbeau. 11 fallait répondre de suite : nous nous sommes décidés à demander 15 frs par exemplaire pour 500, 10 frs pour 1.000. C’est une affaire qui peut devenir très importante pour nous. U faudra régler avec Lesclide et nous organiser plus sérieusement avec lui. Nous allons faire paraître cette année la Cité dans la mer ; l’année prochaine, un autre poëme. Cet éditeur américain peut être une poule aux œufs d’or pour nous. Il s’agirait de savoir si dans l’avenir nous traiterions directement avec lui ou par l’intermédiaire de Lesclide. Aussi ne lui ai-je pas parlé de nos nouveaux projets de publication. Si ma lettre vous parvient, écrivez-moi ce que vous pensez de tout cela et si vous pouvez trouver quelque machine inconnue de Poe à faire. « Amitiés, Éd. Manet. » Cette intention n’eut pas de suite et confirme l’information contenue dans l’ouvrage de Théodore Duret : Édouard Manet (Floury, éd., p. 128) : « Les acheteurs du Corbeau furent si peu nombreux que l’éditeur s’abstint, après l’avoir annoncée, de publier une nouvelle œuvre d’Edgar Poe, que Mallarmé et Manet devaient également traduire et illustrer de concert. » Quelques années plus tard, une occasion semble s’être un montent offerte à Mallarmé de publier ses Poëmes de Poe : une lettre inédite à un destinataire inconnu est intéressante en établissant la position et les intentions du traducteur en 1881. Cette lettre recopiée sur l’original (collection Armand Godoy) est la suivante : « Mardi 22 mars 1881. « Monsieur, « Voici plusieurs années que, mis en relations avec tous ceux des amis d’Edgar Poe qui survivent, je recueille autographes, portraits, détails biographiques nouveaux, bref mille souvenirs