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eette publication à Mallarmé dans sa lettre â’ Auxerre, 25juin 1862. Il n’eût done pas inserit « traduites pour la première fois... » sur son eahier, s’il eût été postérieur à cette date. Tout porte done à eroire que eette traduction fut faite par Lefébure avant avril 1862, qu’il l’interrompit pour prêter scs volumes d’Edgar Poe à son jeune ami et y renonça quand il sut que Mallarmé se proposait de traduire ecs poésies. Mallarmé, à eette époque, ne devait pas ignorer les travaux et les intentions de Baudelaire à l’égard des poésies d’Edgar Poe : nous les rappelons iei grâce aux précisions données par l’éminent baudelairien, M. Jaeques Crepet, dans le tome de ses Œuvres Complètes de Charles Baudelaire intitulé Eurêka, pp. 207-323 (Louis Conard, Paris, 1936). Des 1852, dans son artiele de la Revue de Paris sur Edgar Poe, sa vie et ses ouvrages, Baudelaire avait fait allusion à ses poemes. En oetobre 1854, dans une lettre à Paul de Saint-Vietor, il déelare qu’il va faire à ses frais « un joli petit volume de luxe à 50 exemplaires avee des poésies d’Edgar Poe : ee sera absolument inédit ». Dix-huit mois plus tard, il écrivait à Maxime du Camp : « A la fin du mois, vous aurez quelques poésies de Poe, de quoi faire une ou deux feuilles. » (Lettre du 18 mars 1856.) Mais l’année suivante il semble bien y avoir renoncé, car il dit, en tète de sa traduction des Nouvelles Histoires extraordinaires : « Une traduction de poésies aussi voulues, aussi concentrées, peut être un rêve caressant, mais ne peut être qu’un rêve. » Dans une note manuscrite intitulée « Avis au Traducteur » et publiée en 1934 par M. Yves Gérard Le Dantec, dans les Cahiers Jacques Doueet, note qui doit dater d’environ 1861, Baudelaire disait : « ... Il me resterait à montrer Edgar Poe poète et Edgar Poe eritique littéraire. Tout vrai amateur de poésie reconnaîtra que le premier de ecs devoirs est presque impossible à remplir, et que ma très humble et très dévouée faculté de traducteur ne me permet pas de suppléer aux voluptés absentes du rythme et de la rime. A ceux qui savent beaucoup deviner, les fragments de poésie insérés dans les Nouvelles, tels que le I'er vainqueur dans l.igeia, le Palais banté dans la Chute de la .Maison Usber et le poëme si mystérieusement éloquent du Corbeau, suffiront pour leur faire entrevoir toutes les merveilles du pur poëte. » Baudelaire n’avait pas etc le premier traducteur du Corbeau ; il en avait paru une traduction, sans signature, dans le Journal d'Alençon du 9 janvier 1853, e’est-à-dire deux mois avant la première version de la sienne. Bien qu’en 1856 eneore il eût manifesté à Sainte-Beuve (lettre du 26 mars) l’intention de faire suivre la traduction de nouvelles d’Edgar Poe de « quelques échantillons de poésies » Baudelaire s’était borné à ne faire paraître, des poésies d’Edgar Poe, que les traductions de eelles qui se trouvent incorporées à des éerits en prose : le Corbeau dans la Genèse d’un poëme ; le I 'er conquérant dans