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Vers de Circonstance et cette précision est évidemment due à la fille du poète. POËMES D'EDGAR POE (Londres, 1865; Paris, 1889.) Le premier en date des témoignages que nous possédions du goût de Stéphane Mallarmé pour Edgar Poe, et particulièrement pour ses poèmes, se rencontre dans une lettre que, d’Auxerre à Sens, lui adressait son ami Eugène Lefébure, le 9 avril 1862 : « Je reçois votre lettre à l’instant, et comme je vois que vous tenez beaucoup aux poésies d’E. Poe, je m’empresse de vous répondre que je ne les ai plus, je les ai remises précisément hier à Courtois qui part ce matin et doit vous les porter... Vous avez bien raison de publier ces poésies, elles sont fort belles, excepté Al Aaraf dont je n’ai lu que la moitié, mais qui ne m’a guère plu. Je crains que mon édition ne soit pas complète. Je ne trouve pas vraisemblable qu’Ed. Poe ait fait aussi peu de vers. Au reste, Baudelaire qui a un E. Poe complet pourra vous renseigner là-dessus. » Le 25 juin suivant, le même ami lui écrivait : « Je me hâte de vous prévenir qu’on vient de traduire une partie des poésies d’Ed. Poe et plusieurs contes inédits du même auteur : ce qui va sans doute modifier votre choix... » Allusion, selon toute vraisemblance, au volume traduit par W. J. Hughes : Contes inédits d'Edgar Poe (Hetzel éd., 1862). Il semble bien d’après ces passages, que, dès cette époque, Mallarmé songeait à traduire ces poésies et nourrissait l’espoir de les publier. Toutefois ce même Eugène Lefébure avait dès alors entrepris lui-même la traduction des Poésies d’Edgar Poe. Nous devons en effet à l’amabilité du docteur Maurice Lefébure, de Joigny, la communication d’un manuscrit de son père qui explique peut-être le long délai apporté par Mallarmé à la publication de scs traductions d’Edgar Poe. C’est un petit cahier d’une cinquantaine de pages, dont une dizaine blanches. A la seconde page figure ce titre : Poésies mêlées | d’ | Edgar Allan Poe (traduites pour la première fois par H. Lefébure). A la suite, se trouvent, dans cet ordre, les traductions : le Corbeau, Hymne, Lénore, à Hélène, Ulalume, Annabel Lee, le Colisée, les Cloches, à quelqu’un dans le Paradis, la I 'allée de P Inquiétude, Silence, la Cité dans la mer, la Dormeuse, un songe dans un songe, Terre de rêve, à '/.ante, l’Eldorado, Eulalie, Israfel, à Annie, Pallade nuptiale, Al Aaraf, poëme de jeunesse : cette dernière, partielle. On remarquera que ne figurent dans cette traduction ni le Palais hanté, ni le Ver vainqueur traduits par Baudelaire, ni les Stances à Hélène, mais, en revanche, Hymne que ne contient pas l’édition