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la tendresse de la maternité, et même cette vague doueeur musieale qui rappelle des instruments anciens; et il ajoute : « C’est la tin du triptyque. Le premier sonnet Tout orgueil... a l’atmosphère du erépuseule après le eoueher du soleil, la torehe éteinte, la fumée qui monte, l’ombre et la solitude qui descendent. Le second est le milieu de la nuit, « une rose dans les ténèbres ». Dans le troisième la fenêtre pâlit et la série tout entière se relie, par maintes évocations, avec les propres veilles du poëte, avee leur froide solitude, leurs efforts souvent stériles... e’est le poëme de l’aube. » Albert Thibaudet a dit {la Poésie de Stéphane Mallarmé, p. 195) : « Voiei un sonnet où une ehambre blanehe et les rêves qui l’habitent ne s’expriment que par des signes de mouvement... Tout ee frémissement de mouvements enehevêtrés et esquissés vient, eomme à son émissaire naturel, eonfluer à une musique ou à une absenee évocatriec de musique. » P. 75. QUELLE SOIE AUX BAUMES DE TEMPS... (Paris, janvier 1885.) Dans la revue Fontaine, a été publié, en novembre 1946, par Eiieen Souffrin, eet état inédit du sonnet, si éloigné du texte définitif : De l’Orient passé des Temps Nulle étoffe jadis venue Ne vaut la chevelure nue Que loin des bijoux tu détends. Moi, qui vis parmi les tentures Pour ne pas voir le Néant seul, Aimeraient ce divin linceul Mes yeux, las de ces sépultures, Plais tandis que les rideaux vagues Cachent des ténèbres les vagues Mortes, hélas ! ces beaux cheveux Tumineux en l'esprit font naître D’atroces étincelles d’fitre, Mon horreur et mes désaveux. Revue Indépendante, tome II, mars 1885, p. 372. Accompagné d’une lettre d’envoi datée du 19 janvier 1885, un manuserit de ee sonnet figura au eatalogue N° 9 (1935) du libraire Pierre Bérès, avee, seule variante, l’interversion : Vaut la native et torse nue; Mme E. Noulet, dans l’Œuvre poétique de Stéphane Mallarmé (p. 63), fait justement remarquer que l’on retrouve dans ee poëme