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P. 70. LE TOMBEAU D’EDGAR POE (Paris, 1876.) Ce sonnet, devenu l’un des poëmes les plus eélèbres de Mallarmé, parut d’abord aux Etats-Unis dans un rceueil intitulé : Edgar Allan Poe. A Memorial Volume (Baltimore. Turnbull Brothers [1877)], puis dans un des articles de Paul Verlaine eonsaerés aux Poètes maudits publié dans la revue Lutèce du 29 décembre 1883 et en un volume (Vanier éd., Paris, 1884); dans le Décadent du 28 août 1886, avee eet avertissement : « Pour paraître en frontispice d’une traduction des Poëmes de Poe »; et enfin dans l’édition photo-lithographiée des Poésies en 1887, en tête des deux éditions des Poëmes de Poe, traduits par Mallarmé (Deman, 1888 et Vanier, 1889); dans Vers et Prose (Perrin, 1893) et dans les deux éditions des Poésies (Deman, Bruxelles, 1899 et IV. R. F., Paris, 1913). Dans les Scolies qu’il mit à la suite de sa traduction des Poëmes de Poe, Stéphane Mallarmé a noté au sujet de eette pièce : « Le sonnet envoyé par le traducteur des Poëmes lors de l’éreetion à Baltimore du tombeau de Poe et lu en cette solennité, sert de frontispice. » Le Ier juillet 1875, en remerciant Mallarmé de l’envoi du Corbeau illustré par Manet, Swinburne vantait les admirables travaux, relatifs à Edgar Poe, de John H. Ingram. Mallarmé ne devait pas les ignorer : en tout eas, le Ier août suivant, Ingram, à son tour, remerciait Mallarmé de l’envoi d’un exemplaire du Corbeau. Sollicité par Mrs. Sara Sigourney Rice d’adresser un témoignage en l’honneur d’Edgar Poe pour un volume d’hommage dont elle avait pris l’initiative à l’oeeasion de l’éreetion d’un monument au poëte à Baltimore, Swinburne répondait à eette dame le 9 novembre 1875 en rappelant « l’ineomparable hommage rendu à Poe par Baudelaire» et en ajoutant que « eet hommage avait été complété par une soigneuse et délieate version de ses poëmes, avee des illustrations pleines de la foree subtile et tragique qui anime et modèle le poëme original, double hommage dû à la loyale et affeetueuse coopération d’un des plus remarquables jeunes poètes et d’un des plus puissants peintres de Franee, — M. Mallarmé et M. Manet ». Swinburne fît également à John LI. Ingram l’éloge des deux Français, et ec fut par eette voie anglaise que Mallarmé fut eonvié à collaborer à ce reeucil américain. L’éreetion du monument à Baltimore eut lieu le 16 novembre 1875. Ce n’est que par une lettre du 4 avril 1876 que Mallarmé aeeeptait l’offre qu’il venait de recevoir de Mrs. Sara Sigourney Riee. Il s’engageait à lui envoyer « pour l’époque que vous voudrez bien me fixer, quelques vers éerits, Madame, en votre honneur. Je veux dire commémoratifs de la grande eérémonie de l’automne dernier. » Ce n’est done pas lors de l’éreetion du monument que ee poëme put être lu, mais plus tard, peut-être, en quelque autre