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dans le Scapin (n° 5, 2e série, 16 octobre 1886), avec quelques virgules et cette seule variante : Pour les siècles hideux qui l’obscurcissent moins. 11 porta encore ce titre dans le numéro du 7 mars 1887 des Écrits pour l'art, avant de figurer sans titre, dans l’édition de 1887 des Poésies. ... Il a ployé son aile indubitable en moi « Aveu, dit Thibaudet, que cette foi dont le solitaire maintenant s’éblouit n’a comblé, d’abord, que le vide laissé par un vieux, tenace, irréalisé désir, par un rêve dont l’aile, de lassitude, s’est enfin repliée. » Mme E. Noulet a indiqué très justement une filiation entre ce sonnet et le Toast funèbre et donne du premier le commentaire suivant : « Je ne crois pas qu’on puisse lire le poème du premier regard. 11 se heurte inévitablement à l’allégorie de la deuxième strophe. Mais qu’on prenne patience, qu’on relise, et, aidé par Mallarmé, on en découvre bientôt le sens clair : cette nuit-ci, tout étoilée de constellations aux noms connus, est comme une salle immense, tendue de noir, somptueuse décoration funéraire de je ne sais quelle royale fantaisie. Ainsi le quatrain, description de la nuit, que l’auteur compare à une vaste chapelle ardente, est comme une apposition du titre ancien Cette nuit... C’est alors seulement, ce sens découvert, que le sonnet qu’on ne préfère pas assez, atteint sa pleinière beauté et qu’il communique une émotion profonde et supérieure, qu’on ne savait pas s’y trouver : dans la succession des siècles dont cette nuit est une halte, dans l’immensité de l’espace dont cette nuit est un point, halte et point, orgueils du poète. » De son côté, M. Charles Mauron voit dans ce sonnet « la primauté de l’esprit sur l’univers matériel, masse illimitée mais privée d e sens, tel est le sujet pascalien de ce poëme ». P. 67. LE VIERGE, LE VIVACE... Imprimé d’abord dans la Rente Indépendante de mars 1885, puis, sans variante aucune, dans les Poésies (1887), ce sonnet est peut-être né d’une image ancienne empruntée à Gautier dans les Émaux et Camées : Un cygne s'est pris en nageant Dans le bassin des Tuileries. Nous n’en connaissons aucun manuscrit autographe, ni référence d’aucune sorte qui permette de lui assigner une date plus précise que celle de sa publication. Au sujet de ce sonnet, Albert Thibaudet a fait les remarques suivantes : « Les quatorze rimes du sonnet sont en i, comme dans une