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A la piscine Des sources, à l'horreur lustrale qui fascine Léatytr, Je vais déjà tremper l’être furtif Qui de leur glace va renaître, primitif. Faut-il ajoutet qu’il s’agit d’un brouillon ?... P. 53. LA CHEVELURE VOL D’UNE FLAMME... (?) Ce sonnet fut publié, pour la première fois, dans le eorps du poëme en prose la Déclaration foraine (numéro du 12 août 1887 de l'Art et la Aiode); il reparut sous eette forme dans le recueil Pages (Deman, éd., 1891). La petite revue le Faune, l’avait toutefois donné isolément dans son premier numéro, du 20 mars 1889, avee ees deux variantes : ... Oeeident de désirs pour la tout r'ploycr ... Celle qui ne mouvant bagues ni feux au doigt Dans son texte des Poésies préparé pour l’édition Deman (1899) le poëte avait isolé ee sonnet des autres et lui avait assigné une plaee que nous avons iei respeetée. Il lui a en outre et de tout temps attribué une disposition typographique conforme non à la forme du sonnet en Franee, mais à eclle qu’elle a prise en Angleterre, de trois quatrains suivis d’un distique. « Ce sonnet », a dit Albert Thibaudet dans son ouvrage sur la Poésie de Stéphane Mallarmé, « me paraît un des plus parfaits, techniquement, de Mallarmé. D’un bout à l’autre il est tissé d’images motriees, splendides de raecourei et de feu. « Les deux premiers vers portent deux images parfaitement fondues : une image visuelle de mouvement externe et déerit qui pose la ehevelure, idéalement, flamme envolée, — et une image non visuelle, proprement et intérieurement motriee, kinesthétique, la tendanee voluptueuse de la main à la dérouler toute. La ehevelure est un feu qui, du front, son foyer et son Orient, doit épanouir sa eourbe splendide, crouler en achevant sa révolution dans sa gloire oeeidentalc. Elle le doit non d’elle-mcmc, mais paree qu’est présent l'invisible Amour. Son Oeeident réel et vivant, ee sont les désirs de la main, les désirs pour la déployer toute, flottant déjà dans les regards. Mais le sonnet (il faut s’en souvenir), naît comme sa fleur exaetc et logique de toute la Déclaration foraine, eette eourbe pressentie, et eette chute de la ehevelure vers un Oeeident amoureux, demeurent arrêtées, contenues, disciplinées, ramenées purement en tresse au foyer du front, disposées en la eouronne juste de la beauté. » Le thème de la ehevelure est un thème particulièrement mallar-méen. M. Camille Soula en a fait l’objet d’une étude brillante dans un petit volume intitulé : la Poésie et la Pensée de Stéphane