Page:Mallarmé - Œuvres complètes, 1951.djvu/1487

Cette page n’a pas encore été corrigée

orné d’un plaid écossais. Apres avoir écouté, il resta silencieux pendant un long moment, et me dit : « Je ne m’attendais pas à « quelque chose de pareil ! ccttc musique prolonge l’émotion « de mon poëme et en situe le décor plus passionnément que la « couleur. » Mallarmé dut assister à la première audition, où l’œuvre fut, d’ailleurs, très favorablement accueillie et il adressa, alors probablement, au compositeur, une lettre dont nous ne connaissons que ce passage : « Votre illustration de /'Après-Midi d'un Faune, qui ne présenterait de dissonance avec mon texte, sinon qu’aller plus loin, vraiment, dans la nostalgie et dans la lumière, avec finesse, avec malaise, avec richesse. » C’est assez tardivement que Mallarmé envoya à Debussy un exemplaire de /’Après-Midi d'un Faune, orné du quatrain qu’on trouvera parmi les Vers de Circonstance. Une carte de visite, peu avant, disait : « Je n’ai pas mis de côté le Faune que, bien sûr, vous avez envoyé chercher : et soudain hier, en regardant l’eau couler, j’y songeai, pourquoi ?... « (Catalogue de la vente de la collection Claude Debussy, 30 novembre 1955. Georges Andricux, Paris.) Dans le Mercure de France d’avril 1895, paraissait un Petit I aperçait des .Musiciens avec ccttc note : « Debussy (C. A.), aspire à l’héritage de Mallarmé. » En 1912 le danseur Nijinski tira du poème de Mallarmé et de la musique de Claude Debussy un argument chorégraphique et l’ouvrage fut représenté ccttc annéc-là à Paris, au cours de la saison des « Ballets Russes ». Monsieur Henry Charpentier a donné, dans Empreintes, en janvier 1949, ce fragment inédit du Réveil du Faune, qui devait terminer le poëme scénique composé de la première version de l’Après-Midi, d’un dialogue des deux nymphes, et d’un monologue ynal d’où ccs dix-huit vers ont été extraits : Par les sables, calmez, faunes, avec des airs Ee doux frémissement des aurores marines Élevant sur la vague humide les narines, Si mon jeune roseau parmi la Grèce plut, I 'ous encore, tritons illuminés, salut Des conques au quadrige effréné, de la brume Vainqueur, et recouvrant les perles et l'écume, Prélude ruisselant, plages, dauphins, lever, Je veux, dans la clarté transparente, innover Une âme de cristal pur que jette la flûte Et je fuis immortel, vainqueur en cette lutte, Les femmes qui pour charme ont aussi de beaux pleurs. N'est-ce pas moi qui veux, seul, sans que tes douleurs Ale forcent, idéal limpide!