Page:Mallarmé - Œuvres complètes, 1951.djvu/1483

Cette page n’a pas encore été corrigée

« Ce n’est donc pas la Librairie Européenne, mais bien moi qui ai l’intention d’cditer P Après-Midi d'un Faune, et tout l’honneur n’est pas pour l’auteur, mais bien pour l’éditeur. « D’un autre côté nombre d’amis m’ont manifesté l’intention de posséder votre poëme tiré à part. Quelqu’un l’a annoncé dans un journal, et j’ai reçu nombre de lettres me demandant des exemplaires à quelque prix que ce soit. Trouvant un moyen de couvrir une partie de mes frais de papier, je l’ai donné comme devant être mis en librairie. « Voilà l’histoire. « ... En attendant, dites-moi par un mot si on peut continuer le travail, à peu près terminé du reste. Cela formerait une petite plaquette in-32. Je publie dans le même format un recueil de poésies de Rimbaud, les Fêtes Galantes de Paul Verlaine, fort probablement des poèmes de Hérédia, à qui je les ai demandés, et une plaquette de moi. Je compte publier aussi à cette époque des poésies de Cladcl. « Laissez-vous donc éditer, mon cher Maître. Les faunes et les Dieux savent que le marchand qu’il y a en moi laisse en ce moment parler l’artiste. Et puis il y a des amateurs qui attendent, et des amis aussi, ceux-ci d’abord. Léo d’OitFER. » Mallarmé s’y opposa-t-il ? le projet, en tout cas, n’eut pas de suite : ni les Fêtes Galantes, à vrai dire, ni les poésies de Rimbaud ne parurent davantage dans cette édition : bien que Léo d’Orfer lui-méme ne disparût pas, et figurât deux ans plus tard encore aux sommaires de la Vogue. A ce moment il existait encore en vente quelques exemplaires de P Après-Midi d'un Faune : nous le savons par une lettre adressée, le 18 mars 1886, par le poète à un admirateur inconnu, M. T. Le-feuvre, de Nantes, qui s’en était enquis : « Vous trouverez P Après-Midi d'un Faune, luxueuse plaquette, chez l’éditeur Léon Vanier qui en garde deux ou trois exemplaires pour les amis inconnus. Vous êtes de ce nombre et je vous indique cette cachette. » En avril suivant, Mallarmé cède pour mille francs à Vanier le droit de publier mille exemplaires de P Après-Midi d'nn Faune. En mai, Vanier demande de réduire ce tirage de moitié. Le reste de l’année se passe sans que s’annonce la publication de l’édition Vanier. Sur le chapitre de P Après-Midi d'un Faune, Mallarmé semble décidément s’être montré plus impatient que pour ses autres œuvres car, las des atermoiements de Vanier, il autorise bientôt la Rerue Indépendante en la personne d’Édouard Dujardin, à en publier une édition courante qui parut au cours de l’année même, 1887 (voir Bibliographie). Dans une lettre à Émile Verhaeren, du 15 janvier 1887, Mallarmé, à propos des Pointes d'Edgar Poe qu’il souhaite publier chez Deman, dit : « Je tiens à