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durent faire plus, en cette occasion, pour que Mallarmé ait tenu à faire figurer leurs trois noms dans une dédicace qui ne fut pas maintenue dans les éditions collectives et qui est rédigée ainsi : Offrir à trois amis, ayant pour nom Cladel, Dierx et Mcndès, ce peu de vers ( qui leur plut ) y ajoute du relief ; mais autant vaut que mon Éditeur en saisisse le publie rare des amateurs : l'illustration faite par Manet l'ordonne. Le 9 octobre 1875, Mallarmé écrivait au poète anglais Arthur O’Shaughnessy ; « Je vais bientôt publier un petit poëme dans des conditions de luxe absolument folles et que m’impose un éditeur prodigue. Il me tarde de vous envoyer cela, que j’annoncerai du reste ici auparavant. » Le 21 novembre, au même correspondant, il disait : « Le petit poëme, un rien, cent vers, un prétexte à édition de luxe, sera prêt, je l’espère, dans la première quinzaine de décembre, car c’est un livre de Jour de l’An. » Mais l’impression tarda, et le 16 janvier, au même O’Shaughnessy, Mallarmé écrivait : « La force des choses, jointe à celle d’inertie que montre Dercnne fera paraître le Panne dans les derniers jours du mois. » Mais la fin du mois arrive, et ce jour-là, le poëte écrit au même ami anglais : « Les éditeurs qui lambinent : le faune, dont l’après-midi menace d’aboutir en la nuit éternelle. » Cependant la luxueuse plaquette ne tarda plus à voir le jour. Dans une lettre datée Paris 10 avril rSyti, à Arthur O’Shaughnessy, le poëte écrivait ; « Le Faune, paru, vous attendra d’ici à quelques jours chez le correspondant à Londres de la maison I lachctte. » Qu’cn dépit du tirage, volontairement restreint, de son églogue, Mallarmé se soit soucié qu’elle ne demeurât pas inaperçue, la preuve en est dans des placards tirés à l’intention de « MM. les Directeurs de journaux ou les Rédacteurs en cas qu’ils veuillent faire une citation de l’ouvrage »; ils « ont ici le texte entier sur placards, propre à être coupé et livré à l’imprimerie. » Un article elogieux de Mondés devait paraître, le premier, dans la République des Pet très, dès le 20 avril 1876. A l’intention de la revue anglaise Tbc Atbeneum, Stéphane Mallarmé rédigea ce Uterary Gossip : « M. Alphonse Dercnne, le publisbcr de la République des Retires, désireux de voir sortir de scs presses un chef-d’œuvre véritable de typographie française à cette époque, a choisi à ce propos, en homme de goût et lettré, un poëme. U Après-Midi d’un Faune, tel est le titre de l’églogue d’une centaine de vers à peu près qui a été demandée à M. Stéphane Mallarmé, pour être imprimée à bras, en elzévirs fondus exprès, sur papier fait à la main et trié à la feuille : autant de raretés aujourd'hui. L’illustration de l’œuvre,