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0 bords siciliens du sacré marécage Qu’à l’égal de l’été ma déraison saccage, Tacites arec des étincelles, contej_ « Que je cassais en deux l’un des roseaux domptés « Par le chanteur ; quand, sur l’or glauque de lointaines « Verdures dédiant leur vigne à des fontaines, « Ondoie une blancheur animée au repos : « Et que, dans le prélude où partent les pipeaux, « Ce vol de cygne, non, de naïades se sauve « Et plonge... Inerte, tout brûle dans le temps fauve Sans faire un salut ni dire que s’envola Tant d'hymen par mon art effarouché. Holà ! SV éveillerai-je donc de ma langueur première, Droit et seul, sous un flot d’ironique lumière, lys ; et parmi vous tous, beau d’ingénuité < Autre que ce doux rien par leur moue ébruité Si les femmes ici n’ont point de trace sûre, zl défaut du baiser j’invoque ma morsure Mystérieuse, due à quelque auguste dent : Alais non. Car son angoisse élut pour confident Le jonc vaste et jumeau dont vers l’azur on joue ; Qui, détournant à soi le trouble de la joue, Rêve avec un duo que nous amusions La splendeur d'alentour par des confusions Fausses entre lui-même et notre amour crédule : Ou de faire, aussi haut que l’écho se module. Evanouir de bras dénoués et du flanc Et de seins vagues sous mes regards clos s’enflant, Une pure, suave et monotone ligne. I àchc, noble instrument des fuites, ô maligne Syrinx, de refleurir aux lacs où tu m’attends : A loi, joyeux de mon bruit, je veux parler longtemps Des perfides, et, par d’idolâtres peintures, A leur ombre enlever encore des ceintures ; Ainsi, quand des raisins j'ai sucé la clarté, Pour tromper un regret par la feinte écarté, Rieur, j'élève au ciel d’été la grappe ride Et, soufflant dans ses peaux lumineuses, avide D'ivresse, jusqu’au soir je regarde au travers. O Nymphes ! regonflons des souvenirs divers. « Mes yeux, trouant les lys, dardaient chaque encolure « Immortelle, qui noie en l’onde la brûlure, « Arec un cri de rage au ciel de la forêt ;