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d’une nouvelle publication des Poésies, Mallarmé lui écrivait, à Pâques 1891 : « Parlez donc, que j’ajoute quelques vers, nouveaux, et complète Hérodiade, comme finale du livre. » Mais cinq ans plus tard, le 21 juillet 1896, à ce même éditeur, le poëte annonçait : «Je vais achever, pour la rentrée, Hérodiade dont je publierai le Prélude et le Finale, de la dimension chacun du morceau existant, en deux fois, cet automne, dans la Revue Blanche. » Rien de cela ne parut, mais le poëte n’avait pas renoncé encore, puisque dans la Bibliographie qu’il rédigeait en vue de l’édition prochaine de ses Poésies on peut lire : « Hérodiade, ici fragment, où seule la partie dialoguée comporte, outre le Cantique de Saint Jean et sa conclusion en un dernier monologue, des Prélude et Finale qui seront ultérieurement publiés et s’arrange en poëme. » C’est la seule allusion que nous sachions au Cantique de Saint Jean faite par l’auteur : et la date de composition de ee morceau, révélé bien après la mort du poète, dans l’édition de 1915, nous est inconnue. Le Prélude indiqué dans eette note est-il Ouverture à laquelle on a vu que plusieurs lettres du poëte faisaient allusion vers 1866? il est également impossible d’en décider absolument. Nous l’avons reproduite ici telle qu’elle parut dans le numéro du Ier novembre 1926 de la Nouvelle Revue Française et l’avons, pour la première fois, jointe aux deux autres fragments de eette Hérodiade dont on peut dire que Mallarmé rêva plus de trente ans. fine lettre de Geneviève Mallarmé à son père renferme ceci, à la date du 17 mai 1898 : « Alors Hérodiade est commencée. Mlle Moreno a l’idée fixe de la jouer un jour, elle sent qu’elle y sera parfaite. » Le 21 mai, elle écrit encore : « Bien pour Hérodiade ». Rien ne nous est parvenu de ce dernier travail. Pour le seul morceau qui en ait paru du vivant du pocte, la Scène, on relève peu de différence entre l’aspect qu’elle présenta dans le Parnasse Contemporain et celui, definitif, de l’cdition de 1887 et des éditions subséquentes. Les seules variantes du texte premier en dehors de la ponctuation, étaient les suivantes : Vers 18 : Comme près d’un bassin où le jet d’eau m’accueille Vers 22 : Les bêtes, de ma robe écartent l’indolence Vers 39 : Conservent la froideur stérile du métal... Vers 56 : Quel sûr démon te jette en ce sinistre émoi... Vers 61 : O tour qu’Hérodiade avec effroi regarde ! Vers 64 : Et regardant en vous, vraiment, avec terreur... Vers 94 : Une splendeur fatale en sa massive allure Vers 97 : Qui parle d’un mortel devant qui, des calices... Vers 101 : En lequel par instants la femme se dévoile... Vers 111 : Mon rêve montera vers toi. Parfois déjà... Vers 126 : J’y voudrais fuir... Vers 127 ; Dis-tu? Vers 128 : Pleure parmi l’or pur quelque pleur étranger...