faisait savoir que l’on pouvait compter sur lui et Odilon Redon promettait, outre sa collaboration, quelques souscripteurs. Une lettre du 2 mars de Geneviève Mallarmé montre qu’on en était venu à l’idée de reproduire dans cette édition des dessins inédits de Manet, de Puvis de Chavannes et de Berthe Morisot. Le 11 mars, Mlle Julie Manet proposait une pointe-sèche que Berthe Morisot avait faite, naguère, pour illustrer le 'Nénuphar Blanc. Mme Édouard Manet déplorait de n’avoir plus de dessin de son mari qui pût convenir à cette édition. Un peu plus tard, on voit que Renoir et Whistler ont promis des pointes-sèches : et que la fille du poète ne dispose que d’un seul poème autographe de son père. « Seul un rondel pourrait être donné, bien écrit, sur beau papier. » Mme Méry Laurent consent à prêter « un très beau dessin de Manet, juste du format désiré », un dessin que Mallarmé aimait infiniment, « du plus pur Manet ». De Valvins, le 10 novembre 1899, Geneviève Mallarmé écrit à M. Édouard Dujardin : « Le minutieux travail de variantes est terminé. Je crois qu’on n’en a point omis une... Celles consistant en un seul mot différent ont été notées. Les eonservera-t-on ? « J’ai pensé aussi, vous direz votre avis, qu’on pourrait peut-être ne point classer les poèmes par ordre chronologique, mais respecter la disposition indiquée par père et qui est si parfaite. Voilà pourquoi. Il y a très peu de choses inédites, quelques poèmes que l’on pourrait intercaler dans un groupe d’autres poèmes classés déjà et je trouve qu’il serait dommage de détruire un tout, alors qu’on peut, avec quelque conseil, trouver une place aux poèmes nouveaux. Quel est votre avis ? Je sais que père détestait tant l’ordre chronologique. » Le projet suivait son cours et il venait d’étre annoncé dans quelques revues, lorsque, le Ier juillet 1899, Edmond Deman adressait à Mme Mallarmé la lettre suivante : « Madame, « Je lis dans différentes revues littéraires ou d’art {Mercure et Studio entre autres) qu’il va être publié prochainement, par la librairie Fasquelle, une édition nouvelle des « Poésies de Stéphane Mallarmé, édition de luxe, complète, ne varietur. » Si l’information est exacte, j’ai deux objections à vous transmettre à ce sujet : « <2) La première, accessoire, c’est que le poète s’était engagé (21 avril et 21 juillet 1896) à me donner, pour mon édition, le complément d’Ilérodiade (Prélude et Final) que je vous ai, du reste, demandé et que, si ce complément existe, il est juste qu’il me soit transmis pour la dite édition, sauf à déplorer qu’il ne me soit parvenu en meilleur temps, — et avec toute latitude pour moi d’offrir ce complément à mes souscripteurs. « U) La deuxième qui est capitale, c’est qu’en suite de l’engagement formel de l’auteur (10 septembre 1891), « aucune édition
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