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c’est-à-dire typographique : sauf, bien entendu à faire graver, si l’on veut donner à l’édition quelque chose d’immuable et de monumental. A cent exemplaires, à prix élevé et sous le titre : Vers | de | Stéphane Mallarmé. » C’était donc d’une nouvelle édition de luxe à tirage très limité que rêvait le poëte, et de nouveau, d’un recueil divisé en fascicules : mais orné cette fois d’un frontispice par fascicule. En août, changeant d’idée, il approuve le projet d’une édition tirée à mille exemplaires. Dans Pages, le recueil est annoncé : Prochainement : Vers, avec l'Après-Midi d'un Faune et Hérodiade. Dans sa lettre du io septembre 1891, le poëte précisait ses désirs touchant le contenu du volume : « Tout ce qui a paru en livres, en revues, à l’exception de versiculets sans valeur ou de circonstance. Bref l’édition Dujardin (celle de 1887) plus quelques sonnets. Pour le format, celui de Pages, mais plus carré. Pour le prix : six francs. » Le 12 juin, Edmond Deman confirmait son acquiescement. Il fut alors question que Whistler fît une eau-forte pour cette édition, encore que Mallarmé ne voulût pas s’engager à cet égard, connaissant la nature capricieuse de l’artiste. Il s’agissait d’une édition à 1.100 exemplaires. Il espérait que le volume paraîtrait en décembre 1891. Dès cette époque, il a mis au point avec son éditeur le choix du caractère, le format, le contenu, les droits d’auteur. Ils étaient tombés d’accord, et, inexplicablement, la chose traîna sept ans encore. Entre temps paraissait en 1893 le recueil Vers et Prose, à Paris, à la Librairie Académique; les « Poésies Complètes » y étaient annoncées : (à paraître) chez Deman, Bruxelles. Deman continuait à envisager la publication projetée : il avait même demandé un frontispice au peintre belge Fernand Knopf, oubliant le parti qu’avait pris Mallarmé de reproduire dans un format un peu réduit l’eau-forte que Félicien Rops avait gravée pour l’édition de 1887. D’Honfleur, en juillet 1894, Mallarmé réclame « un format moyen, permettant un très beau et fort caractère d’imprimerie meublant, mais la page pas assez vaste pour que l’ensemble reste mince... Un air grand, pour ne dire monumental, convient : à coup sûr quelque chose de luxe ou rare, cette fois encore. » Le 12 août, de Valvins, en réponse à des spécimens de caractères : « N’y a-t-il pas, Deman, un caractère moderne et monumental sans rien d’elzévir, enfin quelque chose comme le si beau Raçon : que n’est pas sans posséder une imprimerie de chez vous. » Deux ans après, l’auteur et l’éditeur en sont encore à discuter le caractère : dans sa lettre du 21 juillet 1896, Mallarmé demandait qu’on n’employât pas d’italiques « trop près de l’écriture, surtout après l’édition manuscrite Dujardin. Peut-être le romain de notre