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POÉSIES 1. Bien que certains des poëmes de Stéphane Mallarmé remontassent à 1862, que onze d’entre eux, puis Hérodiade, eussent paru dans le Parnasse Contemporain en 1866 et 1869, que P Après-Midi d'un Faune eut fait, en 1876, l’objet d’une publication séparée, c’est seulement en 1887 que parut le premier recueil de ses Poésies. Il y avait déjà quelque temps que des jeunes gens en souhaitaient l’apparition. « Quand pourrons-nous », lui écrivait Jules Laforgue, de Coblentz, le 10 novembre 1885,«avoir,à nous,dûment rassemblé et fixé, le trésor de vos poëmes en vers et en prose, pour les ctudier, les goûter par tous les temps, les emporter, etc., pour nous faire enfin humainement et d’un jet idée de qui vous êtes ? » Cette publication ne put remplir leur espérance, car, dédaignant les suffrages du grand nombre, elle se trouva limitée à quarante-sept exemplaires sur papier du Japon et vendue au prix, fort élevé pour l’époque, de cent francs, après avoir meme été annoncée, en janvier 1887, comme devant être limitée à vingt-cinq exemplaires, à deux cents francs. Le numéro de la Revue Indépendante de décembre 1886 annonçait : « Une copie de ses œuvres sera faite par M. Stéphane Mallarmé et reproduite par les meilleurs procédés d’autographie sur grand papier de luxe. » Un prospectus de janvier 1887 indique non seulement le prix d’ensemble de l’ouvrage : 200 francs, mais encore celui des différents fascicules, à l’exception du deuxième « Poëme du Parnasse Satirique » qui « ne sera pas vendu séparément » : le total des prix ainsi fixés s’élevait à 300 francs. Ce prospectus donnait la composition de chaque fascicule; l’ensemble correspond bien à l’édition, si ce n’est que pour le second fascicule, les Fenêtres ne sont pas indiquées ; que Hérodiade y est portée « avec un complément inédit », et que le quatrième fascicule comporte quatre poëmes au lieu de trois, le quatrième devant être : la Nuit (inédit) indiquant assurément la première version du poëme « Ses purs ongles... » qui fut rejeté au dernier cahier. Ce recueil fut publié d’avril à octobre 1887 en neuf cahiers, aux éditions de la Revue Indépendante, sous la direction de M. Édouard Dujardin. Elle reproduisait en fac-similé photolithographique le manuscrit définitif de l’auteur. Son contenu était ainsi composé : ier cahier. Premiers Poëmes : Le Guignon. Apparition.