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P. 22. SONNET (i86z ou 1863.) L’existence de ce sonnet nous avait été révélée par une lettre d’Eugène Lefébure à Stéphane Mallarmé, datant de l’année 1864 et dans laquelle il disait à son ami : « Je sais maintenant presque tous vos vers par cœur, mais il y en a naturellement qui me plaisent surtout : le Sonnet du bourgeois qui crée un poète, la pièce d'un Mendiant si fière et si belle. » Découverte ensuite, une lettre écrite de Strasbourg, en mai 1863, par Henri Cazalis à Mallarmé alors à Londres, précisa que le sonnet remontait au moins à l’année précédente, car l’allusion y était ainsi libellée : « Si tu veux m’être agréable, tu m’enverras tes deux sonnets, sur /’Aumône (« Voilà 5 francs, va boire ») et la Naissance du Poète (« Parce qu’un soir d’avril il lut dans un journal... »). Allusion qui témoigne que Cazalis n’avait pas tenu ces pièces entre ses mains et qu’il n’en avait conservé le souvenir que d’après une lecture qui lui en avait été faite par l’auteur : ce qui n’avait dû avoir lieu qu’avant le départ de Mallarmé pour Londres, en novembre 1862, ou peut-être pendant son très court passage à Paris en avril 1865. Aumône, en effet, ne fut jamais un sonnet, et le vers, cité par Cazalis, ne fut jamais celui du début du sonnet, mais seulement celui qu’il avait cru retenir d’après le ton général de cette pièce qui préfigure, un quart de siècle d’avance, certains sonnets de Laurent Tailhade. Il ne restait plus pour nous qu’à découvrir le manuscrit autographe. Il est de la plus belle écriture du poète. P. 23. LE CHATEAU DE L’ESPÉRANCE (Londres, 1863.) Ce poëme ne fut publié qu’en mai 1919, dans la revue Littérature, par le Dr Edmond Bonniot avec cette note : « Sur la feuille de garde du petit carnet relié de carton-cuir où sont renfermés, manuscrits, les vers que Mallarmé, venant à Paris, jadis montra à Mendès, 1864, on lit, écrite au crayon postérieurement de la main de l’auteur, l’annotation : « Vers publiés dans le Parnasse de 1866, sans les « corrections. Trois poëmes n'ont pas été publiés : le Guignon, le « Pitre châtié, le Château de l'Espérance, qui font partie de l’Œuvre « Enfantine. » « Plus tard, Mallarmé a fait sortir de la sobrement et bellement « nommée Œuvre Enfantine le Gtdgnon et le Pitre châtié. Il nous « a paru normal d’agir de même envers le Château de l'Espérance, « leur contemporain. » (La Rédaction.) Ce poëme avait eu d’abord pour titre l'Assaut, et l’époque de sa composition nous est précisée dans une lettre écrite, de Londres, par Mallarmé à Henri Cazalis, le 3 juin 1863. « Je t’envoie un autre poëme, ('Assaut, qui est vague et frêle