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Ce pocmc et le précédent témoignent que jusqu’au milieu de l’année 1859, Mallarmé n’imitait encore qu’assez timidement Victor Hugo, et, à défaut de Baudelaire qu’il ne devait découvrir que dix-huit mois plus tard, ees essais ne trahissent aucune connaissance des œuvres de Théophile Gautier ou de Théodore de Banville. Il existe dans la collection Henri Mondor un manuscrit de cette pièce, à l’encre bleue, sur un double feuillet de papier rose, et qui présente, apres la signature et la date, ces indications ; Variantes (6e strophe, ire partie) : S’il venait à flétrir l’auréole sacrée Dont tu paras son front, Jésus, tranche ses ans ! Mais avant, qu’il s’asseye à la table espérée Où l'archange enviera le bonheur des enfants ! (ire strophe, 2e partie) : Qui lança le soleil en sa route embrasée Et créa tout d’une pensée ! (2e strophe, 3e partie) : Comme le. parfum que révèle Au matin l’aubépine en fleur ! (6e strophe, 3e partie) : Souvenons-nous enfin quand nos aigles en deuil ! I ’oient à de nouvelles gloires Que le Dieu de l’enfance est le Dieu des Victoires. — en deuil (des soldats et généraux morts) J’ai lu la pièce comme elle est d’abord. P. 14. L’ENFANT PRODIGUE (Sens, 1861.) Ce poëme manuscrit a cté reproduit en fac-similé à la page 14 du N° 3 du Manuscrit-Autographe (mai-juin 1926) et recueilli, parmi les « Poemes divers », dans l’édition à tirage limité des Poésies de Stéphane Mallarmé (la Compagnie Typographique : Paris, 1938). Quoique aucune date ne figure sut ce manuscrit et que celle de 1862 ait été proposée, le caraetère évident d’imitation baude-lairienne que présente ee poeme nous induit à penser qu’il remonte plus probablement à l’année précédente, au moment où Mallarmé est encore sous la première impression du choe intellectuel que lui a fait éprouver la découverte des Fleurs du Mal. Plusieurs années encore, il subira le sortilège baudelairicn : mais son expression, si elle en montrera les traces, ne les laissera plus paraître avec autant d’insistance. Ici, Mallarmé apparaît dans la posture du