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la plus primitive de la légende veut qu’il ait acquis ces dons d’Hermès, à qui ils appartenaient par droit de naissance. Le culte d’Apollon fut en Grèce de tous le plus largement répandu, et eut la plus grande influence sur la formation du caractère grec. Le Conseil des Amphictions, la grande association religieuse des Grecs, tint ses réunions à l’otnbre du temple du dieu, dans la ville de Delphes; et l’on dit des réponses données par les prêtresses delphiennes, qu’elles ont plus d’une fois changé le cours de l’histoire grecque. Apollon ou Phœbus-Apollon n’est pas un dieu latin. Ce nom est emprunté aux Grecs et tout ce qu’011 rapporte du personnage est grec également. Rappelons-nous que le nom de sa mère Latone n’est qu’une forme latine du grec Léto, lequel, à son tour, est simplement une forme du nom Léda, la mère des deux Dioscurcs. L’idée du dieu de la lumière est exprimée par le mot Lucérios ou Luccssius, le vieux nom osque de Jupiter. PHAÊTON, DIEU GREC ET LATIN (Grec : Phaèthôti.) Phaéton est un fils d’Hélios et de Clymène. Hélios, ce mot a la même origine que le latin Sol et est un nom du soleil, le mythe se tenant vis-à-vis de Phoïbos dans le même rapport que Nérée, de Poséidon. Quant au personnage, on le représente vivant dans un palais d’or, conduisant journellement à travers les cieux son char traîné par des chevaux resplendissants; et ayant des troupeaux vastes de gros bétail, qui ne sont autres que les nuages brillants que Hermès mène par le firmament. Aux temps postérieurs, quand la signification d’anciennes paroles était partiellement oubliée, on supposait que c’étaient des vaches nourries dans Pile de Trinacrie. Il ne se présente que peu de cas où la signification d’un conte mythologique soit plus claire; car ces vaches sont dirigées quotidiennement vers leurs pâturages par Phaétuse et Lampétie, les filles « brillantes » et « étincelantes » de Nérée, la première aube. Vous rappelez-vous, dans V Odyssée, que des compagnons du héros tuèrent et mangèrent quelques bêtes de ces troupeaux ? Pour les punir. Hélios les fit mourir. La vénération avec laquelle le poète homérique parle de ces vac hes n’indique pas, toutefois, que les compatriotes du rhapsode se livrassent à l’adoration d’animaux, mais seulement qu’il fallait regarder le bétail du soleil paissant notre terre comme chose que ne doit profaner un contact vulgaire. Voyez là un reste de l’origine symbolique : dans les premiers poèmes hindous, les chevaux