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cas, ou lodge, loge. S’agit-il de terminaisons, le plus souvent, toutefois, l'orthographe ne change pas : et de même qu’on a AGE (pr. edje) âge, c’est-à-dire le G équivalent au J (cas exceptionnel étendu à un certain nombre d’importations françaises), on a encore charm, de charme, qui se prononce comme dans chap; et coucit, comme dans much. Ces sons (auxquels l’Anglais ne trouve point d’équivalents) une fois considérés ici, peut-être y aurait-il quelque sagacité à rechercher tout cas contraire : ou simplement s’il existe quelque articulation tout à fait anglaise, demandant d’autres efforts vocaux que ceux requis par notre alphabet; oui, TH, par exemple. Je m’attends que, porté à émettre ce son que le Grec posséda, l’Anglais en ait doté tels et tels de nos vocables : point; et tout bien compté, ne vois guère qu’un mot d’origine classique, et le dérivé de celui-ci, ayant étrangement accepte? ce cachet tout saxon, aüthor, avec authority, cI’auctor et AUCTORITATEM latins plutôt que d'auteur et d’atdorz/é français. U, dans les voyelles, 01, dans les diphtongues, les sons nasals et les sons mouillés (faits de toutes les voyelles et des consonnes AI et JV, ceux-ci; et ceux-là de la voyelle 7, écrite ou prononcée, et des consonnes L simple et double) ; et GN dans les consonnes pures, enfin, notre G doux détaché d’aucun D initial et notre CH doux, très guttural, que s’est complu à ne pas traduire le SH, très palatal : voilà, en résumé, les cas spéciaux français que l’Anglais avait à tourner ou à affronter. La métamorphose de ces sons, dans les mots importés d’une langue à l’autre, se prévoyait et l’analyse à bon droit en rend compte : il y a, toutefois, des altérations plus gratuites qu’expliquera quelque détail purement historique? ou constatera le hasard, c’est-à-dire une complexité vaste ou trop minutieuse de faits pour l’observation rapide. Aucune Loi de Permutation entre les consonnes d’un même ordre, soit de la douce à la forte, comme de fente à vent, soit de la forte à la douce, comme de flacon à flagon, ou de 17? à l’L, comme de marbre à marble, ne s’appuie sur grand chose de? plus que ces trois exemples : rien, dans ce triple phénomène, que d’accidentel. Quelques lueurs d’explication se font jour à travers le changement des voyelles : non que je? parle de celui qu’amène évidemment, dans les mots restés les mêmes ici et là, une différence de valeur entre chacune des voyelles des deux langues. L’apparence de règles à discerner, infiniment plus subtiles, atteint même l’orthographe : la modifiant en raison même de l’espèce de dégradation que subissent nos voyelles et les autres. A, s’appelle É, E, I, éclaircissement; I, se décompose en AI, et U, en IOU, assombrissement; O demeure. Sui-