Page:Mallarmé-Whistler - Le Ten O’Clock RI.djvu/18

Cette page a été validée par deux contributeurs.

— Cela ne vous concerne pas.

Votre instinct même est proche de la vérité — votre esprit à vous, un guide bien plus sûr, que les insinuantes hardiesses d’Apollons à talons lourds.

Quoi ! vous leverez-vous à suivre le premier joueur de flûte qui vous mène le long de la Sente du Cotillon, un jour dominical, ramasser, pour les porter la semaine, entre les mornes haillons des siècles, de quoi vous parer ? et que, sous la gaucherie du travestissement, nous ayons peine à trouver vos vraies délicates personnes ! Oh ! fi ! Est-ce que le monde est donc épuisé ! et faut-il nous en retourner parce que le pitre donne un coup de pouce dans le sens opposé.

Se costumer n’est pas s’habiller.

Et ceux qui mettent la garde-robe peuvent ne pas être des docteurs en goût.

Car, de quelle autorité seront-ils ces jolis maîtres ! regardez bien, et qu’ils n’ont rien inventé — rien agencé en vue du charme.

À tout hasard, de leurs épaules tombent les vêtements du marchand à la toilette — combinant dans leur personne la diaprure de genres nombreux avec la bariolée armoire aux mascarades.

Placés comme un avertissement et un poteau indicateur du danger, ils montrent l’effet désastreux de l’Art sur les classes moyennes.