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L’ÉCOLE CLASSIQUE


Mais la Rose enfin la fait taire
Par un secret bien salutaire,
Approuvé de tout l’univers,
Et, dissipant tout cet ombrage,
La Buglose met les couverts
Pour le festin du mariage.

Tout contribue à cette fête,
Et le soir, un ballet s’apprête
Où l’on oit des airs plus qu’humains :
On y danse, on s’y met à rire.
Le Pavot vient, on se retire.
Bonsoir, je vous baise les mains.


Le Promenoir des deux Amants


AUPRÈS de cette grotte sombre
Où l’on respire un air si doux
L’onde lutte avec les cailloux
Et la lumière avecque l’ombre.

Ces flots, lassés de l’exercice
Qu’ils ont fait dessus ce gravier,
Se reposent dans ce vivier,
Où mourut autrefois Narcisse.

L’ombre de cette fleur vermeille
Et celle de ces joncs pendants,
Paraissent être, là dedans,
Les songes de l’eau qui sommeille.

Les plus aimables influences
Qui rajeunissent l’univers
Ont relevé ces tapis verts
De fleurs de toutes les nuances.

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