Page:Malherbe - Chefs d’œuvre lyriques, 1909.djvu/125

Cette page a été validée par deux contributeurs.
FRANÇOIS MAYNARD

Saisi ma vieillesse au collet,
Je veux qu’une vive peinture
Embellisse ma sépulture
De l’image d’un gobelet.


Sonnets


ROME qui sous tes pieds as vu toute la terre,
Ces deux fameux héros, ces deux grands conquérants
Qui dans la Thessalie achevèrent leur guerre
Doivent être noircis du titre de tyrans.

Tu croyais que Pompée armait pour te défendre,
Et qu’il était l’appui de ta félicité :
Un même esprit poussait le beau-père et le gendre ;
Tous deux avaient armé contre ta liberté.

Si Jules fut tombé, l’autre, après sa victoire,
Par un nouveau triomphe eût abaissé ta gloire,
Et forcé tes consuls d’accompagner son char.

Je les blâme tous deux d’avoir tiré l’épée,
Bien que le Ciel ait pris le parti de César,
Et que Caton soit mort dans celui de Pompée.


ADIEU, Paris, adieu pour la dernière fois !
Je suis las d’encenser l’autel de la fortune,
Et brûle de revoir mes rochers et mes bois,
Où tout me satisfait, où rien ne m’importune.

Je n’y suis point touché de l’amour des trésors,
Je n’y demande pas d’augmenter mon partage :
Le bien qui m’est venu des pères dont je sors
Est petit pour la cour, mais grand pour le village.