Voit courir tant de mers et fleurir tant de terres,
Sans savoir où tomber, tombera quelque jour.
Ode
HÉLÈNE, Oriane, Angélique,
Je ne suis plus de vos amants.
Loin de moi l’éclat magnifique
Des noms puisés dans les romans.
Ma passion, quoi qu’amour fasse,
Ne fera plus son paradis
Des beautés qui mettent leur race
Plus haut que celle d’Amadis.
Pour baiser la robe ou la jupe
Des femmes de bonne maison,
Il faut qu’une amoureuse dupe
Perde son bien et sa raison.
Il faut que toujours il se couvre
De superbes habillements,
Et qu’il aille chercher au Louvre
De la grâce et des compliments.
Vive Barbe, Alix et Nicolle,
Dont les simples naïvetés
Ne furent jamais à l’école
Des ruses et des vanités !
Une santé fraîche et robuste
Fait que toujours leur teint est net ;
Et lorsque leur beauté s’ajuste,
La campagne est leur cabinet.