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FRANÇOIS MAYNARD

Voit courir tant de mers et fleurir tant de terres,
Sans savoir où tomber, tombera quelque jour.


Ode


 HÉLÈNE, Oriane, Angélique,
 Je ne suis plus de vos amants.
 Loin de moi l’éclat magnifique
 Des noms puisés dans les romans.

 Ma passion, quoi qu’amour fasse,
 Ne fera plus son paradis
 Des beautés qui mettent leur race
 Plus haut que celle d’Amadis.

 Pour baiser la robe ou la jupe
 Des femmes de bonne maison,
 Il faut qu’une amoureuse dupe
 Perde son bien et sa raison.

 Il faut que toujours il se couvre
 De superbes habillements,
 Et qu’il aille chercher au Louvre
 De la grâce et des compliments.

 Vive Barbe, Alix et Nicolle,
 Dont les simples naïvetés
 Ne furent jamais à l’école
 Des ruses et des vanités !

 Une santé fraîche et robuste
 Fait que toujours leur teint est net ;
 Et lorsque leur beauté s’ajuste,
 La campagne est leur cabinet.