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L’ÉCOLE CLASSIQUE


Quand Philis vint montrer ses yeux armés de dards,
De tous les assistants attira les regards,
Et des autres objets effaça la mémoire,

Sa présence à l’instant fit sentir sa vertu,
Et mon cœur fut saisi d’une secrète gloire
De la voir triompher sans avoir combattu.



LE péché me surmonte, et ma peine est si grande,
Lorsque, malgré moi-même, il triomphe de moi,
Que, pour me retirer du gouffre où je me voi,
Je ne sais quel hommage il faut que je te rende.

Je voudrais bien t’offrir ce que ta loi commande.
Des prières, de vœux et des fruits de ma foi ;
Mais voyant que mon cœur n’est pas digne de toi,
Je fais de mon Sauveur mon éternelle offrande.

Reçois ton fils, ô Père ! et regarde la croix
Où, prêt de satisfaire à tout ce que je dois,
Il te fait de lui-même un sanglant sacrifice ;

Et puisqu’il a pour moi cet excès d’amitié,
Que d’être incessamment l’objet de ta justice,
Je serai, s’il te plaît, l’objet de ta pitié.


FRANÇOIS MAYNARD


La belle Vieille


CLORIS, que dans mon cœur j’ai si longtemps servie,
Et que ma passion montre à tout l’univers,
Ne veux-tu pas changer le destin de ma vie,
Et donner de beaux jours à mes derniers hivers ?